Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon la Fédération française de la franchise (FFF), la restauration à thème et la restauration rapide font partie des dix secteurs qui affichent les meilleures croissances en nombre de points de vente en franchise, en 2023 : avec une hausse de 24,5 % pour la première et de 10,6 % pour la seconde. Ce qui correspond à un chiffre d’affaires qui croît de 31,3 % pour la première et de 24,3 % pour la seconde. L’explication du phénomène tient notamment à deux constats observés depuis la pandémie de Covid-19 : “L’émergence d’une multitude de nouveaux concepts de restauration et l’augmentation de la vente à emporter”, observe Véronique Discours-Buhot, déléguée générale de la FFF. Ce qui plaît le plus dans la franchise ? “C’est un modèle rassurant d’entrepreneuriat. Le franchisé reste indépendant, mais bénéficie d’un dispositif qui a fait ses preuves. Quant aux consommateurs, ils sont rassurés par une marque, surtout en restauration où ils sont en quête de qualité et de sécurité sanitaire”, poursuit-elle. À cela s’ajoute une enseigne qui communique au niveau national, une transmission de savoir-faire de la part du franchiseur par le biais de formations - initiale et continue -, la force d’un réseau qui apporte références et référentiel, ainsi qu’un accompagnement et de la réactivité face à une conjoncture en perpétuelle évolution.
“Ça rassure un banquier”
Du côté des banques, la franchise a plutôt la cote. “Monter un projet sous telle ou telle enseigne, ça rassure un banquier, car, bien souvent, il a d’autres clients de cette même enseigne”, explique Véronique Discours-Buhot. La déléguée générale de la FFF souligne également que “de plus en plus de banques disposent désormais de leur département ‘franchise’, spécialisé dans l’analyse de la demande de prêt d’un futur franchisé. Ce qui facilite les échanges et accélère les procédures.” Cynthia Parietti, directrice marché professionnel et patrimonial chez le courtier en crédits CAFPI, parle de “modèle économique structuré”. Toutefois, si les banques s’intéressent au bon positionnement du franchiseur, elles scrutent aussi la situation du porteur de projet. Elles s’assurent notamment que celui-ci pourra réinjecter des fonds en cas de difficulté, sans pour autant solliciter à nouveau la banque. Une épargne résiduelle peut également être demandée au futur franchisé, une fois son contrat signé avec une enseigne.
“La franchise répond aux besoins de l’économie du pays”
“De plus en plus de marques et de groupes s’intéressent à la franchise. Car porter le développement d’une enseigne, c’est très performant. Cela permet non seulement de partager de la valeur, mais aussi d’écraser certains coûts fixes. C’est un modèle économique rentable”, constate encore Véronique Discours-Buhot. La déléguée générale de la FFF cite en exemple le groupe Accor “qui se développe à 100 % en franchise”, ainsi que le groupe Bertrand “qui compte beaucoup de franchisés aussi”. “Notre modèle répond aux besoins de l’économie du pays”, dit-elle. Avec toutefois un bémol : “Le commerce est un métier humain, rappelle Véronique Discours-Buhot. Ce qui fait le succès d’un établissement, c’est la personne qui dirige et son équipe. L’arrivée d’un nouveau directeur ou la mise en place d’un nouveau management peut changer le comportement des salariés, mais aussi faire varier le chiffre d’affaires de 30 % en plus ou… en moins.”
Publié par Anne EVEILLARD