S’associer à une ou plusieurs personnes pour ouvrir une franchise offre plusieurs avantages. “Cela permet de s’entraider énormément, de se compléter – un entrepreneur est un couteau suisse mais il ne sait pas tout faire –, de se soutenir”, constate Louis Frack, qui a lui-même lancé son enseigne Bioburger en s’associant. D’un point de vue financier, cela aide également à se lancer sans trop s’endetter (chacun apporte une partie du capital), et en limitant les risques financiers qui seront partagés.
Mais ce modèle peut aussi générer des risques de tensions et de conflits entre associés, et son lot d’imprévus. “Un associé peut tomber malade, mourir, divorcer… Le fait d’être à plusieurs fait qu’il y a plus d’aléas de la vie à anticiper” pointe Arnaud Courdesses, coauteur de L’Art de s’associer : les secrets d’une association durable et efficace, aux Éditions Vuibert.
Pour qu’une association en franchise se déroule le mieux possible, il faut donc veiller à respecter plusieurs règles.
► Bien choisir son associé
Un bon ami ne fait pas forcément un bon associé. “Il faut choisir des personnes avec lesquelles on arrive à bien travailler ensemble. L’associé va faire partie de votre vie : l’entourage doit être à l’aise avec cette association. Si, par exemple, votre compagne déteste votre associé, cela peut créer des problèmes”, souligne Louis Frack. Confiance et bonne entente doivent aussi être au rendez-vous. “Il faut une confiance à 300 %, et éviter les non-dits. Il faut se réserver des moments off dans la convivialité pour travailler cette confiance. La bonne entente est aussi essentielle, sinon, les salariés, les clients et l’entreprise peuvent en souffrir”, prévient Arnaud Courdesses.
► Être complémentaire
“S’il y a deux cuisiniers ou deux gestionnaires à la tête d’une affaire, ça ne marche pas. Pour que ça fonctionne, les domaines de compétences doivent être complémentaires”, recommande Véronique Discours-Buhot, déléguée générale de la Fédération française de la franchise.
La distribution des rôles doit également être fixée avec précision dès le départ, pour éviter que les associés ne marchent sur leurs platebandes respectives.
► Aller dans la même direction
“Si un associé entreprend pour sauver la planète et l’autre pour gagner plein de sous, ça n’ira pas. Il faut la même vision”, note Louis Frack. Arnaud Courdesses préconise par exemple d’organiser une “journée d’alignement entre associés” deux fois par an : “Ce temps est nécessaire pour prendre de la hauteur et rester ensemble dans la même direction.”
Par ailleurs, “parler d’une seule voix” s’impose pour Louis Frack : “Si votre associé fait une boulette, c’est votre boulette. S’il obtient un succès, c’est votre succès. C’est un partage des responsabilités qui permet d’éviter les disputes.”
► Réaliser un pacte d’associés
Le pacte d’associés permet de clarifier les relations entre associés (par exemple, la répartition des bénéfices), mais aussi de prévoir la fin de l’association en mettant noir sur blanc les conditions de cessions de parts. Selon maître François-Xavier Awatar, avocat associé dans le cabinet Francis Lefebvre, spécialisé en droit économique, “cela évite bien des blocages et contentieux” a posteriori.
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Publié par Violaine BRISSART