Rien ne les prédestinait à travailler dans l’hôtellerie. Diplômé de Supélec, Frédéric Biousse a été directeur international adjoint de Cartier, PDG du Comptoir des cotonniers, puis actionnaire et codirigeant de SMCP (Sandro, Maje, Claudie Pierlot). Guillaume Foucher, lui, est historien d’art et à l’origine de la Galerie Particulière, à Paris (IIIe). Les deux complices se sont rencontrés à l’orée des années 2000. Depuis, ils ne se sont plus quittés. En 2014, le couple a envie de changer d’air. Ils cherchent une maison de vacances et tombent amoureux d’une bâtisse en ruines dans le Luberon. Il faudra un an et demi de travaux et 15 M€ d’investissement pour réveiller la belle endormie, redonner vie au vignoble et au parc.
Les idées fourmillent : ils veulent créer des chambres d’hôtes, finalement ce seront 19 chambres d’hôtel, puis un restaurant - désormais étoilé - et un bistrot, un potager bio, un spa, un centre d’art contemporain… Le Domaine de Fontenille voit le jour en 2015 à Lauris-Lourmarin (Vaucluse) et se positionne comme une destination, un site d’exception et d’expériences. “Après une promenade dans les villages voisins, on termine la journée avec son verre de vin au milieu des vignes”, décrit Frédéric Biousse. Quant à Guillaume Foucher, il souligne avec fierté : “80 % de ce que l’on mange vient du jardin.”
“Le luxe de demain, c’est proposer une expérience qui a du sens”
Cette immersion dans l’hôtellerie de “luxe abordable”, comme la qualifie Frédéric Biousse, a incité ce dernier à quitter sa vie d’avant, vendre ses parts, décrocher un diplôme d’œnologie à l’Université du vin et participer à la création du fonds Experienced Capital Partners, auquel il consacre un mi-temps. Le reste de son temps est consacré à développer, avec Guillaume Foucher, leur collection d’hôtels baptisée Les Domaines de Fontenille. Un pari. Mais le duo révèle des talents complémentaires : le financier d’un côté, l’artiste de l’autre. Le premier tient les comptes, le second donne le la pour l’architecture, la décoration, les œuvres d’art. Mais c’est ensemble qu’ils “s’amusent” à dénicher les sites uniques qui, peu à peu, s’ajoutent à l’hôtel du Luberon. Fin 2018, ils ont ainsi ouvert Les Bords de mer, à Marseille (Bouches-du-Rhône), dont les 19 chambres donnent sur la Méditerranée et la carte du restaurant est signée Katia et Tatiana Levha – les sœurs à la tête du Servan à Paris (XIe).
Courant 2019, la collection va s’agrandir avec une adresse à Hossegor (Landes) et deux fincas sur l’île de Minorque, en Espagne. Puis, un hôtel ouvrira à une heure de Paris en 2020 et le duo Biousse-Foucher continue de prospecter en Grèce, en Italie… “Pour nous, l’hôtellerie, c’est une façon de vivre, confie Frédéric Biousse. Chaque établissement est choisi et conçu comme s’il était notre propre maison. Chaque adresse est ainsi incarnée.” Incarnée, car les œuvres d’art proviennent des collections personnelles de Guillaume Foucher. “Nos parents sont en photos dans les cadres posées sur les meubles”, ajoute l’historien d’art. Incarnée, mais pas guindée. “Le personnel porte des pantalons chino et des Converse”, complète Frédéric Biousse. Le duo fonctionne à l’instinct, sensible au patrimoine local et à l’agrotourisme. “Le luxe de demain, c’est proposer une expérience qui a du sens”, poursuit l’ancien patron du Comptoir des Cotonniers. Un parti pris qui a trouvé son public : “Nous servons quelque 27 000 repas chaque année au Domaine de Fontenille.” Conséquence : les équipes s’étoffent. Avec les ouvertures à venir, le duo recrute. Directeurs, chefs, chefs de partie, réceptionnistes, commerciaux… tous les profils sont les bienvenus.
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Publié par Anne EVEILLARD