Gil Galasso fait des techniques de salle son "combat universitaire"

Le 5 décembre, le professeur du lycée hôtelier de Biarritz est monté à la capitale pour présenter sa thèse sur la sauvegarde des découpes. Que l'on soit pour ou contre, il est le premier enseignant à avoir fait rentrer la thématique des métiers de la salle à l'université.

Publié le 13 décembre 2014 à 19:54

On ne présente plus Gil Galasso, professeur passionné des métiers de la salle, qui se fait entendre tambour battant sur son sujet de prédilection : la sauvegarde des découpes en salle. En 2009, il a obtenu un master 2 en sciences de l'éducation sur le thème "La promotion des métiers de la salle, approche par l'élégance et la générosité", avant de sortir en 2010, un livre à compte d'auteur sur la "Nouvelle approche du service en salle" basé sur trois axes : esthétique, gentillesse et sincérité. Depuis cette année, il est doctorant en histoire de l'art avec pour thèse : "L'art de la découpe, histoire et enjeux". C'est précisément dans ce travail universitaire que Gil Galasso prêche pour la valorisation des techniques de salle. Et puisqu'il a pour coutume de ne rien lâcher, il a pu présenter ses recherches le 5 décembre dans le petit amphithéâtre de l'Institut de géographie de la Sorbonne (Paris, Ve) en présence d'étudiants et de professionnels (dont le soutien de Bernard Boutboul, Franck Languille).

Les techniques en salle, pour ou contre ?

"Je me suis rendu compte qu'au fil de l'histoire, il y a eu un processus échelonné en plusieurs dates - notamment l'apparition de la nouvelle cuisine en 1970 -, qui a contribué au déclin progressif des métiers de la salle", dit le MOF maître d'hôtel 2003. Il y a eu une prise de pouvoir des cuisiniers, leur médiatisation à la télévision. Ca n'a pas aidé notre filière." Pour lui, les découpes et les flambages, "qui font partie de [notre] patrimoine culinaire français", insiste t-il, peuvent changer la donne. Ainsi, il a modernisé d'ancestrales techniques - depuis le 17ème siècle - en intégrant des gestes tirés des arts du cirque, de la danse, du théâtre. "Quelle est l'utilité de faire un flambage avec un tour de magie ?", pose le journaliste gastronomique Eric Roux.

"Ca n'apporte rien par rapport à la cuisine. Pour les concours, c'est bien, dans la réalité, peut-être pas", répond Gil Galasso avant de s'interroger : "Aujourd'hui, je trouve que les cuisiniers s'accordent avec le sommelier pour les mets et les vins. Mais il manque la créativité du maître d'hôtel !" Et Eric Roux de renchérir : "Dans le contexte économique actuel, le maître d'hôtel doit être efficace. Son carburant : c'est la connaissance !" Au fond, Gil Galasso s'attache à faire reconnaître les techniques car elles sont un 'art visible' ; tandis que les valeurs humaines, l'attitude, la prestance, les connaissances produits sont à l'inverse un 'art éphémère'.

Avec sa thèse, il pense être "force de propositions et plus réactif" pour l'avenir de la salle vis-à-vis de l'éducation nationale. Hélas, la sortie de la réforme du baccalauréat technologique le 9 décembre ne joue pas en sa faveur. Certains seront d'accord pour supprimer les techniques, et s'adapter avec son temps pour n'avoir que des finitions en salle. D'autres veulent en préserver un minimum pour le "plaisir des yeux". Le débat est lancé.


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Publié par Hélène BINET



Commentaires
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Gil Galasso

vendredi 12 décembre 2014

Merci à l'hôtellerie de permettre aux métiers de la salle de s'exprimer. Voici la technique qui a été décriée par Eric Roux dans l'article d'Hélène Binet : http://nouveauservice.wordpress.com/2014/11/28/scenographie-de-la-decoupe-et-du-flambage-lorange/

L'idée est d'aller chercher dans d'autres arts du spectacle des tours de mains que nous pouvons inclure aux notres
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ycinotti

vendredi 12 décembre 2014

Il y a 20 ans que j’ai lancé le débat dans ce journal dans un article intitulé « Pitié pour les canards ». Ma conviction est toujours la même. La « cuisine en salle » n’est plus une base. Il faut former de manière approfondie à l’accueil et à la vente qui sont pratiqués dans 100 % des restaurants. Dans combien découpe-t-on des oranges et flambe-t-on des pêches ? L’accueil et la vente ne sont pas des savoir-être, mais de vrais savoir-faire qui peuvent s’enseigner. Et la formation à la vente ne doit pas être confondue avec la connaissance des produits.
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Gil Galasso

samedi 13 décembre 2014

Il ne s'agit pas de cuisine en salle Yves. Il s'agit de nos gestes, de nos postures, d'un esprit 'école hôtelière' qui est entrain de disparaître. Les clients admirent mon élève Inaki (qui n'a que 17 ans) qui découpe l'orange en terminale Bac technologique dans la vidéo ci dessus. Ils viennent au restaurant d'application du lycée hôtelier pour cela. Les clients me disent que le restaurant est le Meilleur de toute la côte basque ! Pourquoi ? Pas seulement pour la cuisine de Yann Rouyer et de ses élèves en bac technologique (j'insiste) mais aussi par ce qu'il y trouvent un service traditionnel et novateur à la fois. Bernard Boutboul lui même le directeur du GIRA trouve dans cette nouvelle approche une réalité professionnelle d'avenir. Plusieurs Chefs me soutiennent car ils comprennent que c'est par la créativité du maître d'hôtel qu'ils vont pouvoir se démarquer de la concurrence par ces gestes emblématiques de service 'à la française'. Mais tu as raison sur un point. Faire de la cuisine en salle n'a aucun intérêt si ce n'est pas pour créer une dynamique dans le service, une animation, une scénographie. Découper un canard pour découper un canard je suis d'accord avec toi, ca n'a pas grand intérêt aujourd'hui. Par contre, montrer une dextérité dans la découpe du canard exceptionnelle, issue de nos ancêtres (je travaille avec des livres du 18ème siècle), à tel point que les clients des autres tables se lèvent pour venir filmer avec leur portable c'est notre patrimoine, notre identité. Nous sommes (étions) les seuls à savoir le faire. Et je t'assure, les élèves que nous avons aujourd'hui ne sont pas plus manchots que nous dans les années 80. Tu lances un faux débat, comme en 95, il ne s'agit pas de remplacer l'accueil par les techniques, Didier Galopin MOF maître d'hôtel te l'avait bien répondu à l'époque. Il s'agit de sauver notre patrimoine en apportant une dimension artistique à nos gestes et en faisant reconnaître par l'Université (histoire de l'art) que notre métier peut être comparé à d'autres arts dits forts. j'ajoute que mes élèves sont enchantés de venir en cours de restaurant, et que mes propositions aident à la promotion du bac technologique qui est entrain d'être réformé. Crois tu vraiment que lorsqu'on aura des jeunes de 15 ans en seconde dès 2015 nous pourrons les motiver à rester en lycée hôtelier avec de la vente et de la connaissance des produits ? Ce sera insuffisant Yves, nous serons concurrencés par des formations de commerce. Non pour réussi la promotion de nos formations auprès des adolescents, il faut MONTRER, il faut FAIRE, il faut retrouver notre IDENTITE
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Gil Galasso

samedi 13 décembre 2014

http://nouveauservice.wordpress.com/2014/12/03/travaux-deleves-elegance-du-geste-et-arts-de-la-danse/
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Gil Galasso

samedi 13 décembre 2014

Je t'invite Yves à regarder le lien suivant, et surtout les vidéos à la fin de mes élèves. Ils sont fiers, ils sont heureux d'avoir FAIT, d'avoir créé, ils ont envie d'être maître d'hôtel plus tard. Toi même tu es issu du l'emblématique école hôtelière de Paris, avec comme professeur Philippe Mazzetti, je ne peux pas croire que tu ne penses pas qu'il y avait une magie dans cette enseignement qui fait notre force.
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Gil Galasso

samedi 13 décembre 2014

Merci infiniment Bernard Boutboul pour votre encart ci dessus car votre avis est essentiel afin que les maîtres d'hôtels ne soient pas considérés comme des has been mais comme des acteurs des enjeux de la restauration actuelle

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