“Il faut les mêmes droits pour tout le monde”, martèle Martine Courbon, présidente de l’Umih 63, au sujet de l’attribution des licences IV dans la ville de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) car, selon certains professionnels, il y aurait des passe-droits. La mairie reconnaît que losqu’il faut redynamiser une zone, un quartier, “les règles peuvent être plus souples”, comme l’a souligné Saïd Akim Bara, adjoint au commerce.
Et c’est peut-être là que le bât blesse : Grégoire Poizat et Nicolas Gomez ont ouvert le Bistrot de la Butte, sur la place de la Victoire, il y a un peu plus d’un an. Ils ont demandé une licence IV ou III, mais la préfecture a refusé. Les associés envisagent désormais une action devant le tribunal administratif car ils veulent être logés à la même enseigne que leurs confrères, situés tout aussi près de la cathédrale mais qui peuvent servir de l’alcool.
“Si on regarde la réglementation et l’implantation des bistrots, une grande partie est en dehors des clous, souligne Grégoire Poizat. Nous perdons un potentiel de chiffre d’affaires.” Et il veut en finir avec l’obligation de proposer des planches pour pouvoir servir à boire et utiliser au mieux sa terrasse (80 places).
Un autre entrepreneur, qui est passé devant le juge, ne peut toujours exploiter la licence IV qu’il a achetée. C’était le moyen pour lui, de servir des verres de vin en dehors des repas. Il envisage d’ouvrir son restaurant malgré tout. Il y a une douzaine de créations d’emplois à la clé. “Tous les dossiers ne sont pas défendables de la même façon. Mais il faudra bien dépoussiérer tous ces textes et retrouver une concurrence plus saine.” Des rendez-vous sont pris avec la préfecture, avec la mairie. “Mais ces dossiers ne semblent pas prioritaires pour les élus et les représentants de l’État”, regrette Martine Courbon, qui ne perd pas espoir.
Publié par Pierre BOYER