Le cabinet In Extenso tourisme, culture et hôtellerie a publié les résultats d’une étude menée en collaboration avec Extendam et Bpifrance, portant sur la situation économique de l’hôtellerie française. Selon l’étude, les hôtels de loisirs dont la clientèle est essentiellement française ou européenne devraient retrouver leurs niveaux habituels d’activité en une à deux années. La reprise devrait également être relativement rapide pour les hôtels d’affaires d’entrée de gamme. À l’inverse, l’hôtellerie haut de gamme et luxe - notamment à Paris et sur la côte d’Azur, dépendantes des clientèles internationales, se remettra plus lentement avec un retour à la normale à fin 2023, voire 2024.
Le cabinet MKG Consulting a également publié une analyse de la reprise. Celle-ci estime qu’environ 60 % des hôtels parisiens sont ouverts. Une partie des établissements fermés devaient rouvrir en mai et juin, mais beaucoup ne rouvriront qu’en septembre. À partir du 19 mai, les chiffres de MKG montrent une légère hausse de la fréquentation, notamment pour les hôtels situés sur le littoral, grâce au week-end de la Pentecôte. Après le 19 mai, le taux d’occupation était proche des 50 % dans les régions Pays de la Loire, Nouvelle-Aquitaine et Paca. En juin, les taux d’occupation repartaient à la hausse, avec 54 % en catégorie super économique (40 % en mai), 48 % en économique (33 % en mai), 39 % en milieu de gamme (26 % en mai) et 34 % sur le haut de gamme (16 % en mai).
Des réservations estivales de dernière minute
Cette année, “les réservations pour l’été se font à la dernière minute, selon la météo. Les durées de séjour semblent plus importantes en territoire - campagne, montagne - que sur les côtes. Les gens fuient les foules”, résume Laurent Duc, président de l’Umih hôtellerie. Pour Gwenaël Le Houerou, président de l’Association des franchisés Accor (1 400 hôtels en France, 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an), “l’été s’annonce bon dans la quasi totalité des destinations touristiques. La clientèle de loisirs consomme plus et mieux. Les tickets moyens s’améliorent. La clientèle d’affaires était là jusqu’à mi-juillet, les petits séminaires de 10-15 personnes reprennent. Il y a de la demande pour de plus gros événements : s’il n’y a pas de quatrième vague, cela reprendra peut-être… Cela redonne espoir et remet les équipes dans une dynamique forte. Mais au mieux, nous réaliserons 10 % ou 20 % de plus de chiffres : ça ne règlera pas les problématiques de fond, très préoccupantes. En province, l’activité ira mieux jusqu’en septembre, ensuite c’est l’inconnu. En région parisienne, même si c’est un peu moins mauvais que ces derniers mois, la situation reste dramatique. Nous souffrons terriblement depuis octobre 2020. Pour la grande majorité des hôtels, le fonds de solidarité n’est intervenu que de décembre 2020 à avril 2021. On est en pleine crise”.
L’impact des annonces du 12 juillet sur les réservations hôtelières est difficile à évaluer. Seule certitude : la partie restauration et petit déjeuner sera soumise au pass sanitaire. “Il y a encore deux semaines, le moral était au beau fixe. Maintenant que la quatrième vague semble arriver, les professionnels sont las. Ils ont remis une énergie folle pour préparer la saison : elle a à peine débuté que c’est déjà compliqué”, soupire Gwenaël Le Houerou. Sans parler des hôteliers qui n’ont pu rouvrir, ou seulement partiellement, faute de personnel. Sans visibilité, les professionnels ont en effet recruté tardivement pour la saison.
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Publié par Laetitia Bonnet Mundschau
lundi 19 juillet 2021
vendredi 23 juillet 2021
lundi 19 juillet 2021