Le
premier congrès annuel du Groupement national des indépendants (GNI) était organisé
par l'un de ses membres fondateurs, la Fagiht, les 12 et 13 octobre à
Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Michel Bellet, président de la Fagiht
Isère, a accueilli les participants en présence de Didier Chenet,
président du GNI, et des deux présidents délégués, Claude Daumas (également président de la Fagiht) et Philippe Quintana, président du
GNI-Conseil des territoires. De nombreux thèmes on été abordés.
► Une avalanche de
contraintes sur la restauration
Les
professionnels de la restauration doivent faire face à de nouvelles
obligations. Depuis le 1er juillet 2015, ils doivent informer
la clientèle sur la présence d'allergène dans les plats qu'ils proposent. "Jusqu'où êtes-vous responsable ?",
explique Jéremie Voslion, enseignant
en droit. Et de préciser : cette indication est seulement obligatoire dans
le cas d'une insertion volontaire de l'allergène par le restaurateur. La
présence fortuite n'est pas prise en compte, contrairement aux industriels qui
doivent préciser "Peut contenir des
traces de…"
Pour
faire comprendre les raisons de cette nouvelle obligation, mal acceptée par les
professionnels, Pascale Couratier,
présidente de l'Association française pour la prévention des allergies (AFPRAL),
a indiqué que d'ici à 2040, plus de 40 % de la population sera concernée
par ce risque d'allergie. Cette contrainte deviendra un atout commercial.
► Disparition des pré-enseignes
La
disparition des pré-enseignes est une véritable catastrophe pour de nombreux
établissements situés à la campagne ou en station, a rapporté Claude
Daumas : "Nous avons demandé aux mairies de ne pas faire déposer les pré-enseignes
avant d'avoir organisé le fléchage dans la ville."
► Multiplication des labels
Pas
facile de s'y retrouver dans les dispositifs et autres labels mettant en valeur
la qualité de la cuisine. "Le statut de Maître restaurateur a été
récemment revisité, et je regrette que l'on ait autorisé ce titre pour les
salariés", déclare Alain
Fontaine, restaurateur à Paris et président de la commission Maître restaurateur
du Synhorcat, tout en rappelant que le titre est aussi attaché à l'établissement.
La nouvelle version du label Fait maison ne fait pas plus l'unanimité en raison
du durcissement des critères.
► Éco-responsable, un plus pour l'entreprise
C'est
sous le titre provocateur de 'Biodéchets, de l'or dans vos poubelles' que Stephan Martinez, propriétaire du
restaurant Le Petit Choiseul à Paris, fondateur de Moulinot Compost et Biogaz
et vice-président chargé du développement durable au Synhorcat, a présenté l'opération
pilote de tri, collecte et valorisation des déchets qu'il a mise en place afin
d'anticiper les obligations de la profession. Il avait prévu de collecter 200 tonnes,
il en a finalement obtenu 580 tonnes. Par ailleurs, 2 500 salariés
ont été sensibilisés au gaspillage alimentaire ainsi qu'à la mise en place du
tri à la source des biodéchets.
► Les négociations sociales
Les
professionnels sont toujours dans l'attente d'un accord sur le temps partiel
qui leur permettrait de déroger à la durée minimale de contrat de 24 heures
par semaine et de réaliser des coupures de plus de 2 heures. Les
négociations en cours depuis décembre 2013, n'ont toujours pas abouti. De plus,
l'avenant signé le 16 décembre 2014 pour sécuriser le régime des forfaits
jour pour les cadres est toujours dans l'attente de son extension.
► Le numérique
Le
numérique a été qualifié par Didier Chenet de "formidable opportunité pour nos affaires" et "vitrine sur le monde ouverte 24 h/24". Le président du GNI
s'est félicité que la loi Macron ait permis aux professionnels de récupérer
leur liberté en matière de politique tarifaire. Revers de la médaille, internet
contribue aussi au développement de l'économie dite collaborative, qui
constitue une concurrence directe et déloyale envers les professionnels. Le GNI
réclame que cette nouvelle économie soit soumise à la même réglementation et la
même taxation.
Publié par Pascale CARBILLET