Jamais l'appellation de Venise du Gâtinais n'aura autant convenu à Montargis (Loiret). Car, pendant plusieurs jours, une partie du centre-ville s'est retrouvée sous l'eau et a été totalement paralysée. Plusieurs restaurants et hôtels ont été touchés, victimes de coupures d'électricité -rétablie vendredi 3 au matin -et sans téléphone. L'un des plus impactés est l'Hôtel de France qui restera fermé au moins quinze jours. "Nos ballons d'eau chaude ont été inondés, il faut deux semaines pour se procurer les pièces et réparer", se lamente le gérant. Plusieurs restaurants situés sur la principale artère commerçante ont également souffert. "Toutes mes réserves ont été inondées", explique Sabrina Pointeau, de Défi Diet, et sans électricité pendant deux jours nos frigos sont vides. On rouvre timidement." Même situation à La Place et aux Pitchouns : "La cave est touchée et nous avons perdu toutes les denrées. Chambres froides et vins sont perdus. Il nous faut maintenant attendre la décrue afin de pouvoir vider la cave et réparer les chauffe-eau."
Dommages collatéraux
À l'Hôtel de la Poste, Hervé Pasquiet a connu "48 heures critiques, en restant dans le noir faute d'électricité, avec des salariés absents, sans téléphone. Le préjudice est énorme, on était complet jeudi, avec 30 personnes qui n'ont pu venir, idem pour le restaurant avec une réservation de 50 couverts. C'est éprouvant". C'est vrai également pour Alain Lemire qui gère trois restaurants : "On n'a pas été inondé car on a installé des pompes de relevage, mais nous avons dû fermer deux jours, faute de gaz et de livraisons. Et bien sûr toutes les réservations ont été annulées."
Sans être inondé, Franck Foucard, de l'Orangerie a été victime de dégâts collatéraux notamment dus au manque d'électricité. Même situation à La Gloire, l'établissement étoilé de Montargis : "C'est un véritable massacre, toutes nos réservations ont été annulées." Mais cette situation dramatique a aussi touché tout le Montargois, comme à Château-Renard où Joris Bourillon, de l'Hôtel du Sauvage, explique "avoir été coupé du monde pendant deux jours avec la cave inondée et toutes les réservations annulées. J'ai un mariage samedi soir, j'espère pouvoir l'assurer." À Fay-aux-Loges, Pascal Plazat fait face à une interdiction de consommer l'eau potable. "Je redémarre ce vendredi avec des bouteilles et de l'eau bouillie."
Pour Jean-Louis Jama, secrétaire général de l'Umih 45, "la situation est catastrophique. Nous effectuons un recensement des dégâts et allons définir un programme d'aide. Hervé Bécam veut nous apporter son soutien qui pourrait passer dans un premier par une aide au montage des dossiers de catastrophe naturelle." Jean-Louis Jama tient malgré tout à relativiser : "Il y a des annulations partout dans le Loiret et à Orléans. Ce n'est pas justifié car seul le Montargois est touché. Il ne faut pas mettre tous les professionnels dans la difficulté mais savoir raison garder…"
Publié par Jean-Jacques TALPIN