Sur le territoire, il y a urgence. Les concessions des plages d'Antibes Juan les Pins arrivent à leur terme en juillet 2015 et tombent sous le coup du décret plage de 2006. Le Ministre a été saisi et les appels d'offres sont actuellement suspendus. "Nous espérons un ajustement du décret, pointe Alain Palamiti, président de l'association des plagistes d'Antibes-Juan les pins. Car s'il devait être appliqué tel quel, ce serait une catastrophe économique. Antibes-Juan les Pins et Golfe-Juan, c'est aujourd'hui 55 plages, 1.200 emplois en pleine saison, 35M€ de CA, 2M€ de redevance pour la commune. Si le décret s'applique, il faudra diviser tous ces chiffres par 2, et bien plus encore si l'on tient compte des répercussions sur les entreprises locales avec qui nous travaillons. En temps de crise, pourquoi détruire ce qui marche et ce qui produit des recettes ? Il faut arrêter de nous traiter comme des spéculateurs du sable blanc. On travaille !"
La restauration représente 80% du CA
Pour enfoncer un peu plus le clou de leur revendication, les plagistes de l'association ont décidé de rejoindre l'Umih. "Pour nous, c'était une évidence. Roland Héguy, président confédéral de l'Umih et Thierry Grégoire, président national des saisonniers, nous ont toujours soutenus au niveau du décret plage, poursuit Alain Palamiti. On fait le même métier. La seule différence c'est la domanialité". Une branche "plage" a d'ailleurs été créée au sein de l'Umih, "une première dans l'histoire d'un syndicat national, souligne Henry Mathey, président de l'Umih Antibes-Juan les Pins. "A l'Umih, on est conscient des rentrées fiscales et des emplois générés par l'activité sur le territoire national. Sur le département, toucher aux plages, c'est toucher à l'ensemble du tissu économique. On sait l'impact des grandes manifestations cannoises sur l'hôtellerie jusqu'à Nice. Si le décret s'applique, la Croisette sera amputée de 7 de ses plages. Les festivals partiront ailleurs. Et comment accepter la destruction de plages emblématiques comme Nounou et Tétou à Golfe-Juan ? Les plages sont nos identités. Il faut réajuster le décret".
Publié par Anne SALLÉ