À la force des bras
Pour économiser au maximum sur leurs dépenses, Ameen et sa femme Béatrice décident de tout faire eux-mêmes, à la force des bras : maçonnerie, toiture, isolation, bardage, décoration, etc. Un an leur a été nécessaire pour défricher le terrain et quatre de plus pour que le bâtiment sorte de terre. "Nous voulions un établissement à notre image", expliquent-ils. Le résultat : un hôtel de 1 600 m2 de plain pied, comptant 28 chambres, dont 4 suites, réparties entre les deux ailes, un restaurant d'une vingtaine de couverts et une salle de séminaire. Le projet leur aura coûté 800 000 €. La banque a consenti un prêt de 250 000 € ; les subventions du département et de l'Europe ont atteint les 100 000 €. Pour un hôtel de 24 chambres à Langon (Gironde), dont la construction aura entièrement été confiée à des entreprises, un ami à eux aura dû, lui, débourser plus de deux millions d'euros…
L'Hôtel du Lac n'est pas que le projet d'un couple. Il est celui de toute une famille : ses enfants ont mis la main à la pâte. En plus de s'investir dans la construction, Ameen, Béatrice et un de leurs fils ont passé un CAP cuisine. Un autre fils a étudié dans un lycée hôtelier. Un troisième, qui vient d'ailleurs de décrocher le titre de meilleur apprenti de France, s'est spécialisé dans l'électricité et a fait l'installation de tout l'établissement.
Dans la jungle des normes
En revanche, ce à quoi ne s'attendaient pas les propriétaires, c'est à la jungle de normes et d'obligations auxquelles il leur a fallu se soumettre. "Les contraintes sont énormes, c'est à dissuader les plus motivés", déplore Ameen Bandenavaze. Et il ajoute : "Ceux qui gèrent la mise aux normes sont de vrais prédateurs qui n'ont qu'un but : nous faire dépenser un maximum d'argent pour la mise en conformité. C'est scandaleux."
Publié par Anne Letouzé