Le tribunal de commerce de Paris a rendu son jugement, le 21 octobre, dans le conflit qui oppose l’Umih à Airbnb. Le syndicat patronal, dirigé par Thierry Marx, accuse la plateforme de concurrence déloyale, dénonçant une rupture d’égalité notamment sur la collecte de la taxe de séjour. Six ans après l’assignation, la justice a tranché en faveur d’Airbnb, condamnant l’Umih à lui verser 40 000 € au titre des frais engagés par la plateforme dans le cadre de la procédure. Airbnb a réagi dès le délibéré prononcé : “Cette procédure n’était rien d’autre qu’une énième tentative infondée d’un lobby hôtelier pour protéger les intérêts de ses membres en s’attaquant aux hôtes, qui, dans l’immense majorité, louent leur propre logement quelques jours par an.”
De son côté, l’Umih ne baisse pas les bras et a interjeté appel. Le syndicat indique “reste[r] déterminé à défendre les intérêts des hôteliers face à Airbnb”. Cette bataille illustre les tensions croissantes entre deux modèles économiques : l’hôtellerie traditionnelle et les plateformes numériques. Pour les hôteliers, c’est un enjeu crucial qui touche à la pérennité de leur activité et à l’équité concurrentielle. En appel, ce dossier pourrait redéfinir la réglementation applicable aux plateformes de locations touristiques. D’autant que d’autres décisions de justice, comme celle rendue le 17 octobre par le tribunal administratif de Rennes dans le conflit opposant la ville de Saint-Malo à un collectif de loueurs de meublés touristiques, ne leur sont pas favorables.
Publié par Romy CARRERE