Pour Valérie et Sylvain Lanusse, l'aventure limousine a commencé dans le petit village creusois de Nouzerines (270 habitants) avec la reprise - murs et fonds - en 1999 de La Bonne Auberge. Ces deux professionnels, diplômés des LEP de Limoges et Bordeaux - il est cuisinier, elle est gestionnaire et sommelière - ont fait leurs armes dans de grandes adresses avant de se lancer dans l'entreprise. À La Chapelle-Saint-Martin à Nieul (87) pour lui, au Vieux Bordeaux à Bordeaux pour elle.
Après rénovation du décor et 450 000 € d'investissement, l'hôtel-restaurant affiche désormais le panonceau des Logis avec 3 cheminées, 3 cocottes, 3 étoiles, pour huit chambres, deux salles d'un total de 120 places, une terrasse de 40 couverts, un jardin. "Nous avons pu monter en puissance dans la chaîne des Logis par ces différents travaux, dévoile Valérie. Nous avons dû fermer six mois, et investir fortement, mais cela nous a donné un élan nécessaire pour notre développement. Nous avons démarré en LdF à une cheminée, pour trois maintenant…"
Un CA annuel de 450 000 €
Déjà réputé sur la région, sublimé par un reportage télé sur TelimTV, l'établissement réalise aujourd'hui un CA annuel de 450 000 € avec des menus moyens à 45 € (vins compris) des formules à partir de 14 € et 18 € et un taux de remplissage proche des 70 %. Reconnu Maître restaurateur depuis 2011, labellisé Cuisinerie Gourmande Sylvain propose une pure cuisine terrienne, avec 70 % de produits du cru, venus de circuits courts. Une carte fine et raffinée d'après son épouse, qui dévoile les spécialités maison : le lièvre à la Royale, très demandé, les viandes locales, boeuf, agneau, volailles, des légumes variés, des associations originales et audacieuses.
"Pour réussir dans un petit village du fin fond de la Creuse, il faut savoir s'imposer, reconnaît la dirigeante. Nous avons un beau livre de cave avec 120 références qui nous distingue, mais surtout une recherche permanente de la qualité des mets, en nous collant aux habitudes locales. Ici, on mange sain et copieux, on apprécie les recettes rurales, le confort douillet des chambres, et nous bénéficions des attraits du Berry tout proche, du passage des professionnels…"
Des projets trottent dans la tête des deux professionnels même si la question du développement liée au site et à la région reste posée. Une piscine peut-être, une ouverture vers le bien-être, mais pour l'instant, dans une année difficile - malgré de très bons résultats - la Bonne Auberge reste en attente. Tout en s'affirmant comme l'une des meilleures adresses du département.
Publié par Jean-Pierre GOURVEST