En fin connaisseur des États-Unis Raphaël Derly a pris le temps d'observer ce qui pouvait fonctionner : "J'ai travaillé pendant six ans en tant que serveur au restaurant Le Rustique qui, malgré son nom, est tenu par des Américains. Un jour, mon patron me demanda de tenir un stand de crêpes lors d'un événement ayant lieu une fois par an. Durant deux jours, j'ai tenu la crêpière, et, devant le succès rencontré, c'est à ce moment que m'est venue l'idée de monter une crêperie."
Une ambiance typiquement savoyarde
Amoureux de la station, Raphaël savait qu'il voulait ouvrir son propre établissement au milieu de ces montagnes. "En juillet 2011, le jour de mon anniversaire, Karin Schwendtner, ma partenaire me montre un local, idéalement situé, cependant il s'agissait d'une ancienne bijouterie. Tout était à faire, il n'y avait même pas une arrivée d'eau. J'ai fait les travaux moi-même ainsi que la décoration." Pour ce Marseillais, fils d'une décoratrice d'intérieur, il était primordial que son établissement ressemble à un restaurant tel qu'on les trouve dans les Alpes. S'attelant lui-même à la décoration, Raphaël a su recréer une ambiance typiquement savoyarde.
"Les camions partent vers 4 heures du matin de Denver, et, s'il n'y a pas de neige sur la route, ils arrivent à Aspen vers 8 heures." Livré quotidiennement, Raphaël est très à cheval sur la qualité des produits qu'il propose à ses clients : "Je fais venir les fromages d'Europe, le gruyère, l'emmental, et le comté, sinon la fondue, par exemple, n'est pas authentique. Autre point, nous faisons notre propre foie gras, ce qui permet de proposer à nos clients un produit dont nous sommes sûrs à 200 %." Le plus difficile dans l'ouverture d'un établissement dans une ville comme Aspen est de conquérir le coeur des locaux.
En constante évolution
"Au début, les locaux me regardaient un peu de travers, ils se demandaient combien de temps j'allais tenir." À force de travail et de ténacité, Raphaël a su se faire accepter par cette population montagnarde un peu méfiante vis-à-vis de l'étranger. "Aujourd'hui, tous les hôtels m'envoient leurs clients, à tel point que j'ai dû mettre en place un système de liste d'attente où les gens s'inscrivent." Avec un ticket moyen tournant aux environs de 60 $ (45 €), l'établissement dispose de 45 places assises.
Ouvert de 11 heures à 1 heure du matin, le restaurant peut servir jusqu'à 375 couverts en une journée. Pour ce faire, une vingtaine de salariés travaillent au sein du restaurant. Aussi, Raphaël fait attention à rester en constante évolution tant sur le plan de la décoration que de la carte : les menus suivent les saisons, que ce soit l'été, l'automne ou l'hiver, la carte change, évolue. Sauf au printemps, une fois la saison d'hiver terminée, la ville tourne au ralenti avant de reprendre une pleine activité en été. Un an et demi après son ouverture, La crêperie du village est devenue une institution incontournable de la célèbre station de ski.
Publié par A.J.A