Alors que la réglementation sur le plastique à usage unique reste encore timide, certains professionnels décident de ne pas attendre pour éradiquer ce matériau de leur quotidien. La Maison Aribert, fondée par le chef Christophe Aribert, vient ainsi d’obtenir la certification ‘sans plastique’, délivrée par un organisme italien pionnier dans le domaine. En France, un seul autre établissement, le Mirazur à Menton (Alpes-Maritimes), détient ce label certifiant.
Dès l’ouverture de sa Maison en 2019, à Saint-Martin-d’Uriage (Isère) Christophe Aribert s’est engagé dans une démarche écoresponsable, en optant notamment pour un bâtiment bioclimatique et en débutant sa chasse au plastique. Résolu à “aller encore plus loin”, il brigue la certification Plastic free. Une façon de “réduire le gaspillage, lutter contre les gaz à effet de serre et contre le changement climatique”. Grâce à un cahier des charges exigeant, un audit et des solutions concrètes suggérées par l’organisme de certification, le chef a supprimé le plastique à 90 %.
Halte au suremballage
Dans les chambres, les sacs poubelles sont désormais en papier. Les stylos et cotons tiges en plastique ont été remplacés par des produits en bambou. Savons, shampoings et produits d’entretien écoresponsables sont achetés en vrac, dans des contenants réutilisables et biodégradables. Dans le Café A (bistrot) et le restaurant gastronomique (deux étoiles rouges et une étoile verte au guide Michelin), les matériaux compostables sont privilégiés, les pailles supprimées… “Nos fournisseurs, locaux pour la plupart, ont accepté de supprimer le plastique et les emballages inutiles, et de nous livrer en vrac dans des bacs qui nous appartiennent. Il a été facile de les convaincre, d’autant que nous avons réfléchi ensemble pour trouver les bonnes solutions”, déclare l’étoilé. En cuisine, le papier film a été remplacé en partie par du cirophane, un emballage alimentaire naturel et réutilisable en tissu et cire d’abeille. D’ici peu, Christophe Aribert adoptera des sacs sous vide recyclables et compte trouver des emballages destinés aux produits chauds, car “le cirophane ne fonctionne pas dans ce cas-là”.
L’obtention de la certification aura nécessité environ un an et demi, pour un coût de 2 000 €. Une aventure partagée avec enthousiasme par les équipes. “Les gens qui viennent travailler chez moi sont déjà dans cette démarche. Cela a été une expérience très intéressante, qui nous a poussés dans nos retranchements”, raconte le chef qui “encourage tous [ses] collègues à faire de même”. “Supprimer le plastique n’implique pas de surcoût. De toute façon, on n’a plus le choix quand on voit l’état de la planète”, avertit-il.
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Publié par Violaine BRISSART
jeudi 25 novembre 2021