C'est un trio d'investisseurs dans le vent : Olivier Laffon, L'Âge d'or (XIIIe), Le Comptoir Général (Xe), La Place Rouge au Kremlin Bicêtre, Comme une image à Saint-Ouen (93) ; Stéphane Vatinel, Le Glazart (XIXe), Le Divan du Monde (XVIIIe), La Machine du Moulin rouge (XVIIIe), Le Pavillon des Canaux (XIXe) et Jean-Louis Moatti qui a décroché aux Réseaux ferrés de France (RFF) le droit de transformer l'ancienne gare Ornano en un séduisant lieu de vie au coeur d'un quartier populaire. Ainsi, à la sortie du métro, c'est une nuée de vendeurs de maïs ou de contrefaçons qui ouvrent la voie vers la façade vitrée de la Recyclerie, ancien hall de gare habillé de verdure qui proposera bientôt, en bord de voie ferrée, une authentique ferme urbaine avec chèvres et cochons.
Mixité sociale
Tristan Morvan a la fausse décontraction d'un jeune trentenaire déjà à la tête de plusieurs affaires. Ce passionné de théâtre revendique une expérience hôtelière sommaire : "un mois en tout et pour tout, comme serveur". Une fraîcheur qui explique toutes les prises de risques : "Nous ne voulons pas changer le quartier ni proposer un îlot bobo. La mixité sociale existe aussi à l'intérieur. Nous cassons les codes du Malien à la plonge, du Sri-lankais à la coupe et du blanc en salle. Nous travaillons uniquement avec des producteurs franciliens. Nous ne vendons pas que de la nourriture même si nous sommes des commerçants. Le chef, un ancien de la Fée verte [XIe, NDLR], décline chaque semaine une carte autour d'un pays. Nous ouvrons ce mois ci un atelier de réparation dans l'établissement avec des animations qui ont pour objectif d'éviter de gaspiller", explique Tristan Morvan. Depuis juin dernier, l'affluence à la gare Ornano est celle d'un jour de départ en vacances, avec 300 couverts quotidiens.
Publié par Francois PONT