Cuisine Mode d'Emploi(s) est né en mai 2012 d'une discussion entre le médiatique chef Thierry Marx et la mairie du 20ème arrondissement. Leur constat : les restaurateurs peinent à trouver de la main d'oeuvre qualifiée. Un local (3-7 rue Albert Marquet) a donc été mis à disposition pour lancer, en octobre 2013, une première session au CQP commis de cuisine. "Il y a une demande importante. Un an après sa mise en place, nous avons reçu 200 dossiers pour 50 stagiaires admis au CQP. Soit 8 à 10 candidats - moyenne d'âge : 35 ans - par session (il y en a 5.5/an)", se réjouit Véronique Carrion, chargée de communication de Cuisine mode d'emploi(s).
S'ouvrir aux régions et au milieu carcéral
Face à ce succès, Thierry Marx a récidivé en janvier 2014 avec l'ouverture d'un CQP boulanger. Même principe que pour la cuisine : cette formation diplômante, en lien avec le programme officiel, dure 12 semaines (dont 8 en centre de formation, et 4 en entreprise). Et elle est "gratuite, insiste t'elle. On fournit aux candidats une tenue et une mallette, qu'ils doivent rendre à la fin. Le budget fonctionnement ? 20 % des fonds publics, 30 % du mécenat, et 50 % en autofinancement." Autre satisfaction, le taux de retour à l'emploi est de 90 % dans les trois mois qui suivent la formation pour la cuisine, et 80 % pour la boulangerie. Le 24 novembre, c'est un autre métier, sûrement plus dans le besoin en termes de visibilité, qui aura son CQP : le service en restauration. "Nous avons voulu personnaliser ce CQP avec deux options : la sommellerie et la caféologie (en partenariat avec Malongo)", poursuit Véronique Carrion. Les inscriptions sont ouvertes.
Mais Thierry Marx ne s'arrête pas en si bon chemin. Outre son centre de formation de 900 m2 fraîchement rénové, il va s'étendre, comme il le souhaitait au départ, en régions. Le second ouvrira à "la citadelle d'Arras (62) au premier trimestre 2015." A l'état de projet : Lille, Marseille, Lyon, Villeneuve-Loubet. Dès décembre, Cuisine Mode d'Emploi(s) s'élargira aussi dans le milieu carcéral : les détenus longue peine de la maison centrale de Poissy (78) pourront suivre un CAP boulangerie en un an. L'objectif de Thierry Marx est intact : aider les individus à se (ré)insérer professionnellement… tout en répondant à la demande des restaurateurs.
Publié par Hélène BINET