Frédéric Lansard - Société Gastronomie Service (CA de 52 M€ - 150 salariés), grossiste alimentaire situé en Normandie
« Depuis, le début de la crise liée à la Covid, mon entreprise a perdu 45% de son chiffre d’affaires. Notre métier de grossiste alimentaire est un métier à faible rentabilité (<2%) dont l’équilibre économique est fortement lié à la productivité logistique. Malgré la perte de 70% de notre clientèle (fermeture des restaurants), nous avons maintenu notre niveau de service auprès de la clientèle service public (Hôpitaux dont l’APHP, maisons de retraites, écoles…). Nous avons donc dû conserver tous les services de l’entreprise (approvisionnement, stockage, préparation, livraison, suivi commercial, suivi administratif etc…), sans pouvoir couvrir les charges fixes. Dans la situation actuelle, il est indispensable que l’Etat nous aide avec un dispositif de couverture de charges fixes à hauteur de 20% du CA afin d’assurer la continuité de mon entreprise. »
Stéphane Ubrun - Société Alpagel Grenoble (CA de 34 M€ - 105 salariés), grossiste alimentaire basé à Grenoble
« Alpagel est une société familiale avec un ancrage régional. Nous commercialisons des produits alimentaires surgelés, frais et crèmes glacées. Depuis 40 ans nos valeurs restent axées sur le service et le client. Nous fournissons l’hôtellerie, la restauration et l’évènementiel.
Depuis le début du 2ème confinement nous avons perdu plus de 80% de notre CA, 70% de nos collaborateurs sont au chômage partiel, et nous avons 25 camions en hibernation sur notre parking.
Nous subissons les décisions de fermeture des restaurants et des stations de sport d’hiver.
Désormais, nous sommes dans l’attente de mesures concrètes concernant « l’aide exceptionnelle aux charges fixes » annoncée le 14 janvier dernier. »
Sébastien Carabeuf - Société DIPSA (CA de 20 M€ - 40 salariés), grossiste alimentaire dans les Yvelines
« Dès janvier 2020, les interdictions des grands rassemblements ont impacté 20% de mon activité (liée à l’évènementiel) ; avec la fermeture de nos clients restaurateurs, nous avons perdu 45% d’activité supplémentaire. Nous nous sommes alors battus pour trouver de nouveaux débouchés, et le faible chiffre d’affaires que nous avons alors réalisé nous a exclu de toute aide ! Tout au long de l’année, nous avons navigué entre -60% et -25%. Nous clôturons 2020 à -40% avec une perte de marge brute de 1,7M€.
Au global, nous avons bénéficié du chômage partiel (pour 50% de notre personnel), d’un PGE - qu’il va falloir rembourser - et de 1500€ d’aide du fond de solidarité sur le mois de Novembre.
Pour être aidés, nous aurions dû fermer totalement ! Ne plus livrer nos clients qui essayaient de survivre ! Ce n’est pas le choix que j’ai fait ! Nous avons « résisté », comme Bruno Le Maire nous l’avait demandé, pour que les flux logistiques d’approvisionnements en produits frais tiennent bon et que chaque français puisse manger sans risque de pénurie. Était-ce le bon choix ? J’ai encore l’espoir d’être entendu et soutenu… Il est primordial que les seuils de pertes de CA soient réévalués à -30% pour les grossistes de France, ayant des rentabilités de 1/2% avec des charges fixes incompressibles. Il est essentiel que nous soyons soutenus par le nouveau dispositif d’aide à la prise en charge des frais fixes. »
Christophe Hardy - Société SOCODN (CA de 9,5 M€ - 35 salariés), grossiste en viande en Basse-Normandie
« 47% de notre activité est réalisée avec les restaurateurs, nous sommes donc très impactés par leur fermeture. A ce jour nous déplorons des pertes de CA de l’ordre de -35 à -40 % par semaine, comparativement aux années précédentes, ce qui fragilise notre modèle de rentabilité et surtout notre trésorerie au fil des semaines.
Ordinairement, nous travaillons avec les éveurs d’agneaux de la Baie du Mont Saint-Michel ainsi qu’avec de nombreux éleveurs de vaches Normandes. La fermeture de ces débouchés de restauration ne nous permet plus d’écouler leurs produits et ces éleveurs peinent également à trouver d’autres débouchés avec une bonne valorisation. La fermeture prolongée des restaurants et traiteurs a de ce fait un impact sur la filière entière.
A ce jour, les aides demeurent insuffisantes : nous n’avons pu bénéficier que du PGE et de l’activité partielle »