À l'extrémité nord de l'Ardèche, le Domaine de Saint-Clair, déjà connu des golfeurs, pourrait très vite aussi attirer les gastronomes, et ainsi voir la fréquentation hôtelière augmenter de façon très sensible. C'est en tout cas ainsi qu'Hélène Georjon imagine l'évolution de l'établissement au cours des prochains mois. "Construit en 1990, il a été racheté en 2006 par Jean-François Gobertier, originaire d'Annonay et directeur du groupe GDP Vendôme qui gère 35 maisons de retraite en France. En investissant dans le Domaine, il souhaitait marquer son attachement à sa région et se lancer dans l'hôtellerie. La crise l'a incité à la prudence et à limiter ses ambitions à deux résidences de tourisme, à Grenoble et Deauville."
À Saint-Clair, cela ne l'a pas empêché d'investir, portant le nombre de chambres de 40 à 54, en rénovant les plus anciennes, en créant un spa, une piscine et une salle de réception. Mais cela n'a pas suffi à donner un nouvel élan à l'hôtel. "À mon arrivée il y a un peu plus deux ans, nous nous sommes interrogés et avons cherché comment améliorer le niveau d'activité, poursuit la directrice de la structure. On ne pouvait pas se qualifier d'hôtel de charme et le volant d'activités assuré par les golfeurs n'engendrait pas un chiffre d'affaires suffisant. J'ai donc proposé le recrutement d'un jeune chef de cuisine avec une identité forte, pour que grâce à lui, la gastronomie deviennent la porte d'entrée sur le domaine."
Travaux au restaurant et dans les chambres
Après une période de recherches et avec quelques conseils d'amis, Hélène Georjon est allée chercher ce chef à Murs, dans le Luberon. Edward Cristaudo, ancien apprenti au Pré Catelan, passé ensuite au sein du groupe Costes, au Restaurant Prunier avant d'être chef de La Maison dans le parc, à Nancy, avait trouvé en Provence une terre d'expression. "Après ma première visite à Saint-Clair, le propriétaire m'a donné les clés et m'a dit 'Allez, faites ce qu'il faut...'"
Débutés en janvier 2015, les travaux se sont achevés en février dernier avec l'aménagement du nouveau bar. "Ce sont des investissements lourds qui ont été réalisés dans le restaurant. La cuisine est ouverte sur un salon et une table d'hôtes. Il y a ensuite deux salles, une dans l'esprit un peu brasserie, l'autre, plus gastronomique, qui se transforme en terrasse. Ces travaux étaient nécessaires afin que l'esprit de la cuisine et l'ambiance du lieu soient en accord."
Le restaurant baptisé W propose une formule bistronomique (25 € en trois services) au déjeuner et une cuisine orientée autour du végétal, le soir (39 €). Une autre cuisine a été aménagée pour les séminaires et manifestations, puisque Saint-Clair se situe à mi-chemin entre Lyon et Valence. "À l'automne, les travaux reprendront avec de nouvelles salles de bains pour les 40 chambres les plus anciennes et la création d'un hammam. Notre objectif est de faire beaucoup mieux qu'un taux d'occupation de 43 %, comme en 2015."
Publié par Jean BERNARD