Département touristique - avec notamment le "bijou" de la cathédrale de Chartres - l'Eure-et-Loir connaît "des difficultés croissantes et une évolution inquiétante", selon Chantal Maudhuit, présidente de l'Umih 28. Lors de son assemblée générale tenue à Chartres le 31 mars, l'union des professionnels a rappelé ses inquiétudes pour l'avenir : "Il y a de grandes disparités géographiques entre les villes et notamment Chartres et les territoires plus isolés, explique Chantal Maudhuit, mais tous connaissent la même situation et ont dû faire face aux mêmes effets : hausse de la TVA, matraquage fiscal, réintégration de la part mutuelle..." Pour cette assemblée générale, la présidente avait invité quelques grands témoins comme Hubert Jan, président d'Umih Restauration, mais aussi Nicolas Quillet, préfet d'Eure-et-Loir, Joël Alexandre, président de la chambre de commerce et d'industrie du département, ou Véronique Gaulon, présidente d'Umih Centre. Le préfet a écouté les revendications des professionnels et a prodigué quelques encouragements pour favoriser la formation des professionnels, notamment dans le domaine de l'hygiène. Certains n'ont pas manqué de lui rappeler "l'épée de Damoclès" qui pèse sur la profession avec des "contrôles sanctions" accompagnés de fermetures administratives alors qu'un "rappel à la loi voire un dialogue suffiraient".
La fin des Maîtres restaurateurs ?
Pour l'Umih 28, l'une des préoccupations majeures est celle du personnel avec des difficultés de recrutement ou de fidélisation. "On nous a joué de mauvais tours, insiste Chantal Maudhuit, avec la réintégration de la part mutuelle ou la fin de la prime TVA. C'est le personnel qui va trinquer. Il faut lui expliquer et peut être apporter d'autres avantages comme les chèques-vacances."
La présence de Véronique Gaulon ou d'Hubert Jan à Chartres s'expliquait aussi par le prochain décret sur le fait maison. "Je crains, explique Hubert Jan, que ce décret ne mette sérieusement en cause le titre de Maître restaurateur. Quel intérêt les restaurateurs auraient-ils à payer au moins 400 € pour un diagnostic alors qu'il suffira d'annoncer gratuitement que tout est fait maison." L'Umih veut donc se mobiliser contre la "cannibalisation" du titre de Maître restaurateur, qui "à terme, risque de disparaître". Sans cette menace, Hubert Jan valide pourtant la démarche : "Mettre en avant le fait maison va dans notre logique de la défense des artisans-cuisiniers, mais pourquoi casser la dynamique des maîtres restaurateurs ?", s'interroge-t-il.
Publié par Jean-Jacques TALPIN