"Aux États-Unis, les sciences liées au domaine du tourisme sont des sciences dites dures, qui font l'objet de recherches universitaires. En France, nous sommes en train d'entrer dans cette même dynamique." Pierre Denizet, président du directoire d'Appart'City, en est convaincu. C'est pour cela qu'il a accepté d'intégrer Angers TourismLab, en tant que président. En quoi consiste ce projet ? "Notre objectif est de créer et structurer une fédération de recherche en tourisme", explique Philippe Violier, directeur de l'Esthua au sein de l'université d'Angers (49), premier pôle de formation en tourisme en Europe, avec quelque 3 000 étudiants inscrits chaque année - dont 30 % de nationalité étrangère. Ainsi, d'ici à 2020, Angers TourismLab devrait permettre de doubler les effectifs en recherche - soit 60 enseignants-chercheurs, chercheurs et doctorants -, renforcer les partenariats internationaux et créer, dans la région Pays de la Loire, un parcours - du CAP au doctorat - en tourisme, hôtellerie et restauration. "Nous avons répondu aux attentes de la Fédération régionale de l'hôtellerie de plein air en bâtissant, avec elle, une licence destinée à former les futurs gérants de campings en Pays de la Loire", souligne Philippe Violier.
5,2 M€ sur cinq ans
Autre priorité d'ici à cinq ans : doper l'innovation. Pour cela, de nouveaux liens vont se nouer entre université, acteurs locaux et entreprises. "Nous allons multiplier les contrats de prestations de service et des doctorants Cifre [conventions industrielles de formation par la recherche] en entreprises, créer des chaires d'entreprises, ou encore mettre en place un Tourisme Innovation Lab, pour innover et expérimenter", détaille Philippe Broix, directeur d'Angers TourismLab.
Au total, la région des Pays de la Loire, Angers Loire Métropole et l'université d'Angers s'engagent, avec le concours des fonds européens (Feder), sur un budget de 5,2 M€ sur cinq ans. Une enveloppe à laquelle s'ajoutent 4 M€ destinés à financer l'ouverture d'un hôtel d'application pour les étudiants d'ici 2019. "Cet établissement sera à la fois lieu de résidence, mais aussi d'accueil des chercheurs étrangers", précise Philippe Broix.
Publié par Anne EVEILLARD