"Soixante-dix-sept mille euros de marchandise commandées chez des entrepositaires en un an ! Si on multiplie par trois, on arrive à un chiffre d'affaires annuel de 220 000 € ! Un résultat que beaucoup de cafetiers ne connaissent plus", s'insurge Maurice Coquelet, secrétaire général de l'Umih du Nord, en brandissant un rapport d'huissier à propos de la buvette de l'un des douze clubs sportifs qui font actuellement l'objet d'une procédure judiciaire. Un rapport d'enquête décrit les tabourets, le bar, les tireuses à bière, les serveurs à demeure de 9 h à 22 heures : "Ça ne ressemble pas à un vrai café, ça ?", dit-il.
Loi Evin et obligations bafouées
C'est à ces bistrots déguisés que l'Umih a décidé de s'attaquer. "Ils ne respectent ni la loi Evin, ni le principe de leur ouverture temporaire entre cinq à dix fois par an, selon autorisation du maire", poursuit Maurice Coquelet. "Les buvettes, ce sont des histoires électorales", précise Gérard Blondiau, président de l'Umih de Douai et lui-même propriétaire de deux cafés dans la ville. Il s'insurge contre cette concurrence déloyale des 'clubs house' qui font du tort aux cafetiers douaisiens. L'Umih est donc passé à l'action judiciaire, dernier recours après "presque dix ans de tentatives de dialogues par les voies plus classiques avec la mairie, le préfet et la police", explique Maurice Coquelet.
Douze clubs house sont donc assignés à venir se présenter au tribunal de grande instance de Douai le 15 septembre prochain. "Nous ne voulons pas de dommages et intérêts, seulement un euro symbolique, et bien sûr le respect de leurs obligations", dit-il. Et le remboursement des frais d'huissiers et d'avocats, qui s'élèvent jusqu'à 20 000 €. Affaire à suivre.
Publié par Emmanuelle COUTURIER