Le secteur des cafés, hôtels, restaurateurs et
établissements de nuit représente 229 000 entreprises, plus d'1 million d'actifs
et pèse 76,5 milliards de chiffre d'affaires. Quant au tourisme plus généralement, c'est le 4ème
employeur de France après l'industrie, le transport et le bâtiment. Si la
destination France conserve la première place sur l'échiquier international, l'état
des lieux « masque des fragilités ».
Il suffit pour cela de comparer les
chiffres de la croissance. Alors que le tourisme
mondial augmente de 5% par an, la France croit péniblement de 0,2%... quand l'Espagne
est à + 7,1%, les Etats-Unis à +6,8%, le Royaume-Uni à +5% et l'Allemagne à
4,6%. La dépense moyenne par touriste en France est aussi plus basse que chez
ses concurrents directs (511 euros en France contre 1 058 euros au Royaume-Uni
par exemple). L'Umih et le GNC pointent également du doigt le poids des impôts et taxes sur
les entreprises hexagonales : 69% du bénéfice brut, contre 58,2 % en Espagne,
48,8% en Allemagne et 33,5 % au Royaume Uni. A moins de trois mois du premier tour des
élections présidentielles, les chefs de file de la rue d'Anjou ont choisi de s'adresser aux candidats. Les arguments sont simples : le tourisme
pèse 7,5% du PIB, gagner un point de PIB supplémentaire permettrait à l'Etat d'engranger
21 milliards d'euros de recettes supplémentaires et créerait 200 000 emplois.
Pour y parvenir, quelques leviers de bon sens doivent être actionnés. Dans l'esprit
d'abord, en considérant le tourisme comme « une
affaire d'Etat », au même titre que l'aéronautique ou l'automobile.
Dans les faits ensuite avec la création d'un ministère à part entière et une dotation
à la hauteur des enjeux. Pour l'Umih, le budget de promotion du pays devrait être au moins de
100 millions d'euros et doit être complété par la création "d'un fonds d'intervention", alimenté et géré par les professionnels. Pour travailler dans de bonnes conditions, les
professionnels réclament une simplification des tâches administratives, la
stabilité fiscale, un accompagnement cohérent de la transition écologique… 2017
est l'année internationale du tourisme durable. Or, « nos établissements sont les promoteurs des produits du terroir »
et travaillent de longue date « à
réduire leur impact environnemental ». Combattre la désertification
des centres-villes dans les communes de moins de 100 000 habitants et dans
les villages passe, en outre, par le maintien ou l'installation des cafés, des hôtels, des
restaurants. L'Umih évoque notamment l'élargissement du mécanisme ERR (Zone de
revitalisation rurale) aux repreneurs descendants pour favoriser la reprises d'affaires
situées en zone rurale. Le numérique fait bien sûr partie des 7 priorités présentées.
« Nos entreprises sont
particulièrement concernées par la digitalisation de l'économie. Face à la
place grandissante occupée par les intermédiaires et l'entrée de nouveaux acteurs,
il est impératif de garantir une concurrence loyale, équitable et transparente
pour le consommateur et nos établissements ». Comme l'a martelé Roland Héguy, président confédéral de l'Umih, durant la présentation du plan, le tourisme "est un trésor national" dont les politiques doivent saisir l'opportunité. Dans la salle, les équipes de François Fillon et d'Emmanuel Macron étaient présentes ; celles de Benoît Hamon ont été contactées au lendemain de la primaire.
Publié par Sylvie SOUBES