Les food trucks fleurissent à Bruxelles

La mode des restaurants ambulants n'a pas épargné la capitale belge. Petite sélection gourmande, entre burgers végétariens, croque-monsieur créatifs et spécialités locales.

Publié le 30 janvier 2014 à 11:01

El Camion est un précurseur à Bruxelles. L'ancien cabinet de dentiste ambulant s'est transformé en food truck gastronomique dès 2007. Au volant et aux fourneaux, Joël Geismar propose une cuisine belge de saison, qui met en valeur le travail des artisans locaux : Chien chaud à la choucroute cuite à la Gueuze Cantillon (bière lambic bruxelloise) et son râpé de pipe ardennaise (saucisse sèche), Cochon de Beersel à la Bersalis (bière blonde), Burger de bavette fumée dans le camion, betterave et pourpier d'hiver… Le camion, présent sur des marchés bruxellois deux fois par semaine, participe également à de nombreux événements pour le compte de sociétés ou de particuliers, à Bruxelles et dans les environs. "Nous faisons parfois des plus longues distances, en remorquant notre véhicule - vu son âge avancé !. Par exemple à Paris, pour le fooding en 2012", précise-t-il.

Baraque à frites, nouvelle génération

Les trois camions La Frite, qui travaillent uniquement lors d'événements privés, surfent aussi sur un concept belge, teinté d'américanisme. Laurent Halleux, le créateur, sert des frites dans la plus pure tradition belge : "Elles sont fraîches, coupées minute, pochées, puis cuites dans la graisse de boeuf, salées à la fleur de sel et accompagnées de sauces maison, mayonnaise ou tartare." Les hamburgers, élaborés à partir de boeuf haché du jour, sont cuits sur le gril, devant le client. Les véhicules, noirs et sobres, revisitent avec brio le concept éculé de la baraque à frites. 

En route pour l'Italie

Exit, les spécialités du Plat Pays. Il Sapore Della Dolce Vita embarque sa clientèle à destination de l'Italie. Son produit phare ? La piadina. Anciennement appelée pain des pauvres, elle se situe entre la crêpe et la pizza, et on la farcit de la même façon que des tacos. Cet en-cas est traditionnellement vendu dans des petits stands, le long des routes de Romagne. Dépaysement garanti ! 

100 % végétarien

À bord de son SinStreetfood, Carine de Backer a opté pour une offre 100 % végétarienne, "au maximum bio et locavore". Autodidacte, cette ancienne architecte d'intérieur est passée derrière les fourneaux lorsqu'elle est devenue végétarienne : "En dehors de quelques sandwiches et des éternelles salades tomates-mozzarella, je ne trouvais pas grand-chose… En parallèle, je me suis aperçue que les omnivores appréciaient mes dîners." Elle travaille donc pendant un an dans un établissement de restauration où elle teste quelques recettes avant de se lancer, dès 2009. Toute l'année, elle sert des soupes maison, des wraps aux légumes de saison ou encore son best-seller, le BigSin, un burger végétarien : entre deux tranches de bun bio, elle place une galette de céréales, pois et curry, un chutney tomate-gingembre et des épinards frais. En fonction de la saison, quelques autres recettes viennent étoffer la carte comme, par exemple, des nouilles soba sautées aux topinambours, potiron, épinards frais et parmesan, ou encore un gratin de légumes, épices et coco. Sans oublier les crêpes sucrées ou encore la limonade, maison elle aussi. Trois fois par semaine, le camion-restaurant stationne dans le centre-ville de Bruxelles, sur des marchés de l'après-midi. "Ouverts de midi jusqu'à 18 heures, ces marchés permettent d'assurer le service pour le déjeuner, le goûter et la sortie des bureaux. Les clients, en majorité d'affaires, sont fidèles, ils recherchent la convivialité, explique-t-elle. Sur ces marchés, une vraie culture du food truck se développe. Leur fonctionnement est top, mais les places sont chères, en raison de la concurrence qui augmente."

Croque-monsieur gourmets

Jean-Baptiste Nyssen, quant à lui, a préféré miser sur les croque-monsieur gourmets. Chez Keep on Toasting, les croque-monsieur au pain d'épeautre bio légèrement beurré multiplient les combinaisons de saveurs et se renouvellent chaque mois. En janvier, on pouvait entre autres déguster un Croq-Roma - petits lardons, parmesan râpé, panais étuvés, tartufata (crème de truffes noires et champignons) -, un Croq-Chèvre (chèvre, lentilles vertes et chutney de mangue), ou encore un Croq-Alpin (reblochon fermier, rosette de Lyon, carottes mijotées, romarin). Lancé fin 2012, le concept compte d'ailleurs se développer en franchise. Trois candidats français seraient déjà sur les rangs, à Lyon, Nantes et Strasbourg.


Publié par V. B.



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