Dubai
(Emirats Arabes Unis)
Bons salaires, pas d'impôts, solide expérience dans un contexte multi-culturel, la cité-Etat des émirats fait rêver... Et les Français dans la restauration et l'hôtellerie tirent leur épingle du jeu comme en témoignent quelques "success stories".
Publié le 05 juillet 2012 à 19:01
Medinat et Burj Al Arab
Hervé Courtot, chef à Nobu dans le resort Atlantis
Maxime Luvara au Burj al Arab
Shangri La
Le tourisme se développe à Dubaï : 50 nouveaux hôtels devraient ouvrir en 2012, soit une augmentation de 10 % du parc hôtelier en unités de chambres (le parc est actuellement de 73 500 chambres), explique Pascal Maigniez, directeur marketing du département du tourisme et commerce de Dubaï. La crise a frappé durement, notamment du fait de l'éclatement de la bulle immobilière. Le petit État des Emirats accueille huit millions de visiteurs par an, rappelle néanmoins Pascal Maigniez : "La crise n'a pas changé l'emplacement géostratégique de Dubai." Si de nombreux projets sont aujourd'hui en suspens, les investissements se poursuivent et des complexes pharaoniques voient le jour. À l'instar de la tour Burj Khalifa, la plus haute du monde, qui culmine à 828 mètres. Elle abrite l'hôtel Armani et At.mosphere, le restaurant le plus haut du monde. Mieux vaut ne pas avoir le vertige pour y travailler car il est situé au 122e étage de la tour (442mètres).
"Des postes dont vous n'auriez pas pu rêver en France" Les grands noms de la restauration soient présents : Yannick Alléno a ouvert son concept 'S.T.A.Y' dans le resort de luxe The One and Only, Pierre Gagnaire un Reflets by Pierre Gagnaire dans l'Intercontinental Festival City, Michel Rostang a une brasserie de luxe dans l'Atlantis... Quant à Guy Savoy, il devait signer la table de l'hôtel Tiger Woods mais la crise est passée par là et le complexe pourrait bien ne jamais voir le jour. Particularité locale, la plupart des restaurants sont situés dans des grands hôtels. Et pour cause, seuls ces derniers disposent de la licence pour servir de l'alcool. "On compte environ quatre restaurants pour un hôtel de 200 chambres. La part de la restauration est très importante dans le cycle de rentabilité des hôtels", souligne Pascal Maigniez. Les hôtels, principaux lieux de sociabilité où convergent locaux et expatriés sont aussi les principaux employeurs. "Beaucoup de Français occupent des postes à responsabilités, des fonctions de jeunes cadres ou 'junior executives'", explique Pascal Maigniez. "Les Français jouissent d'une excellente réputation", ajoute-t-il. Hugo Sanalitro, directeur des opérations à Reflets by Pierre Gagnaire dans l'InterContinental à seulement 26 ans, se réjouit : "On vous confie des postes dont vous n'auriez pas pu rêver en France."
"Carte à jouer" Il faut néanmoins apporter deux bémols à notre réputation aux yeux des employeurs : "nos prétentions salariales et notre niveau de langues", relève Pascal Maigniez.Or la maîtrise de l'anglais est essentielle. La connaissance de l'arabe est un plus mais n'est pas déterminante. Un solide sens du management est requis car il n'est pas évident de composer avec l'ensemble des nationalités et des religions présentes sur le sol de Dubaï. La main-d'oeuvre venant d'Asie du Sud-Est n'est souvent pas qualifiée. "Il faut dix commis à Dubaï pour faire le travail de deux apprentis en France", lâche un chef français installé à Dubaï. Patience, flexibilité et ouverture d'esprit donc, martèle-t-il... "Un jeune en début de carrière a aussi sa carte à jouer", note encore Pascal Maigniez. À ceux qui sont désireux de tenter l'aventure, il conseille de se rendre aux grands salons de l'industrie : Arabian Travel Market (30 avril-3 mai) et Hotel show (15-17 mai), des rendez-vous incontournables des hôteliers de la région. Marion Jamrik, une jeune diplômée de 23 ans, y est allée au culot. Elle s'est payée un billet d'avion avec ses économies et a décroché un poste dans le resort de luxe The One et Only. Pascal Maigniez assure : "Dubaï est un fantastique tremplin. C'est le laboratoire de la mondialisation." Un laboratoire à la (dé)mesure de la Burj Khalifa. Vertigineux…