Pour cela, il existe des agences spécialisées, qui évitent la plupart des pièges rencontrés par le candidat à l'exil. L'une d'entre elle, parle sans tabou du sujet. Les dirigeants, deux Français Géraldo Zaccaria et Frédéric Bernard, ont créé Transgate, il y a bientôt dix ans. Ils proposent, au-delà de la simple transaction, un accompagnement pour comprendre les incontournables subtilités suisses. "Historiquement il y a toujours eu un volant de ventes avec les restaurateurs Français. Mais nous assistons aujourd'hui à une recrudescence de demandes", explique Géraldo Zaccaria. "Nous avons plus de 400 fonds de commerce à vendre, de beaux produits. Je peux même vous dire que des restaurateurs très médiatiques, envisagent sérieusement de s'installer en Suisse."
Flexibilité des employés
Lorsque l'on parle d'un départ en Suisse, on pense immédiatement à une volonté d'optimisation fiscale. "Bien sûr, c'est une des raisons, mais c'est loin d'être la seule. Les Français qui s'installent ici recherchent aussi une simplification de leur vie administrative. Certains me parlent de la complexité française d'une fiche de paie, de la lourdeur administrative, du plan comptable contraignant. Il y a aussi le facteur humain. Le droit du travail suisse est plus libéral, il y a une vraie flexibilité au niveau des employés." Autre atout, un environnement stable. "Comment gérer sereinement une entreprise, si lois et règles changent constamment." Enfin, facteur non négligeable, la Suisse connaît moins les violences urbaines, la délinquance y est faible. Quand on a des enfants, ça compte. Préalable à toute démarche, un Français qui souhaite s'installer en Suisse, doit avoir des fonds propres car, si vous n'en possédez pas, les organismes financiers suisses ne sont pas préteurs. "Après avoir compris le projet du candidat à l'exil, trouvé le bien qui lui convient, s'en suit un véritable accompagnement. Les conseils vont du choix de l'école des enfants à des points très précis, juridiques, fiscaux, normes techniques et administratives, et surtout droit au bail", ajoute Frédéric Bernard.
Culture du consensus
Pour répondre à ces problématiques, Transgate a constitué une équipe multidisciplinaire, incluant des professionnels de l'hôtellerie-restauration. Eric Kuhne, par exemple, ancien président de la chambre des hôteliers de Genève, a rejoint la société. "En Suisse, ce sont généralement les agences qui rédigent les actes de vente. L'expertise du courtier est donc fondamentale. Il faut donc choisir une agence expérimentée et agréée, disposant d'un réseau de partenaires. Les spécificités suisses à ce sujet sont nombreuses et peuvent conduire à de désagréables surprises. Les exemples d'agences sans agrément, qui ont fait n'importe quoi, sont nombreux." Enfin, vient un volet plus personnel. "Nous sommes Français et connaissons les comportements de nos concitoyens. Les Français ont une réputation de 'grande gueule'. Totalement à proscrire en Suisse. Il faut leur expliquer la culture du consensus suisse. Ici, le conflit s'évite à tout prix. Il faut s'imposer avec modestie. Adhérer à l'esprit civique et citoyen, l'honnêteté et le respect de l'autorité. Si vous intégrez tout cela, ce pays est accueillant, il propose encore de belles possibilités, c'est encore un des rares Eldorado au monde."
Publié par Fleur Tari