66 % des actifs de 45 à 65 ans estiment que les jeunes professionnels sont moins investis au travail que leurs aînés, pointe une étude publiée fin janvier par l’Association pour l’emploi des cadres (Apec) et le think tank Terra Nova. Pourtant, cette même enquête réalisée auprès de plus de 3 000 jeunes actifs casse ce stéréotype. Ces derniers se déclarent en effet investis dans la sphère professionnelle : 47 % jugent le travail plus ou aussi important que les autres pans de la vie (contre 36 % des 45 ans et plus). 40 % des moins de 30 ans acceptent les décisions hiérarchiques par principe, et 43 % dès qu’ils les comprennent. Ces jeunes expriment les mêmes attentes envers le travail que les actifs plus âgés : ils souhaitent avant tout un travail rémunérateur (55 %), intéressant (41 %) et facile à concilier avec leur vie personnelle (34 %)… loin devant la quête de sens (23 %).
Envie de progresser
Les jeunes actifs se distinguent en revanche par “une envie plus marquée de progression professionnelle, propre au début de carrière”. Ils sont ainsi déterminés à gagner en rémunération (89 %) et en autonomie (80 %). 69 % des sondés souhaiteraient plus de responsabilités professionnelles, et un jeune actif sur deux qui n’est pas manager aimerait le devenir dans les prochaines années (contre 43 % des 30-44 ans). 48 % des jeunes se disent prêts à avoir moins de temps libre pour gagner plus d’argent (contre 24 % pour les 45-65 ans), et 41 % envisagent de ne pas rester plus de trois ans au même poste.
Six profils différents
Au-delà de ces constats moyens, les jeunes actifs ne forment pas une communauté homogène. Ils se répartissent en six socio-types :
- les ambitieux en quête de davantage de responsabilités professionnelles (39 %) ;
- les satisfaits peu enclins à la mobilité professionnelle (14 %) ;
- les attentistes qui voient davantage leur travail comme une routine mais aimeraient en sortir (11 %) ;
- les distanciés qui apprécient le confort de la routine (6 %) ;
- les combatifs qui entretiennent un rapport plus conflictuel avec leur travail (20 %) ;
- et enfin les découragés, peu épanouis professionnellement (10 %).
L’appartenance à ces groupes varie souvent selon le milieu social d’origine et la catégorie socioprofessionnelle, le taux de satisfaction au travail augmentant avec le niveau de diplôme.
Publié par Violaine BRISSART
jeudi 8 février 2024