Place à l’espace
Les périodes de confinement ont laissé des traces. Aujourd’hui, l’espace fait partie des nouveaux codes du luxe. C’est aussi un argument, en termes de sécurité sanitaire, pour les clients. Les architectes et architectes d’intérieur confrontés à de nouveaux chantiers d’hôtels en ont pris conscience. Résultat : même dans de petites chambres, ils jouent avec les volumes pour éclaircir, agrandir, éviter toute impression de caisson ou d’enfermement. Un exercice dans lequel Chloé Nègre, designer et architecte d’intérieur, excelle. Elle le prouve une fois encore avec la rénovation de l’Hôtel Saint-André des Arts, à Paris (VIe), passé de 1 à 4 étoiles en six mois de travaux - étalés sur dix-huit mois, Covid oblige. Aucune place perdue dans les 30 chambres et des poutres conservées pour gagner en hauteur, sans dénaturer la bâtisse d’origine. L’espace, c’est aussi l’absence de cloisons dans un lobby, une salle de petit déjeuner ou entre deux salons. À l’instar du bar K, qui prolonge la réception de L’Esquisse, hôtel M Gallery à Colmar (Haut-Rhin). Ici, les architectes Giros & Coutellier ont osé prendre pour thème l’atelier d’artiste et l’univers du sculpteur colmarien Auguste Bartholdi, avec des hauteurs sous plafond qui donnent de la respiration.
À l’heure de la couleur
Pour le Saint-André des Arts, Chloé Nègre s’est inspirée des années 1960, qui ont fait les belles heures de l’hôtel. Elle a ainsi opté pour une déco pop dans les chambres et un esprit bohème dans le lobby et la salle de petit déjeuner. Résultat : la couleur est partout. Du tabouret Tam Tam orange que l’on trouve dans les salles de bains jusqu’aux harmonies de verts, rouges ou jaunes dans les chambres, il y a de la joie et ça plait ! Même gaieté à l’hôtel Botaniste, à Paris (XVIe), où l’agence A.h ! a misé sur du mobilier coloré, des papiers peints aux motifs floraux qui font écho aux décors des arts de la table issus de la manufacture de Giens.
Pourvu que ça dure
Le développement durable est un fil conducteur que bon nombre d’architectes suivent désormais. Car hôteliers et clients sont de plus en plus demandeurs. Toutefois, Chloé Nègre prévient : “Si on est 'Green', on l’est de la démolition jusqu’au livrable. Ce qui induit un raisonnement différent dès le départ.” Avec des aides financières ou obtention de labels à la clé.
Astuce en plus
Enfin, “soyons inventifs”, comme le préconise aussi Chloé Nègre. C’est le cas au Café de la Paix de l’Intercontinental Paris-Le Grand (IXe), où une pochette en carton est distribuée à chaque client pour qu’il range son masque le temps du repas. Il peut, bien sûr, repartir avec et la réutiliser.
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Publié par Anne EVEILLARD