À peine arrivé à la direction générale de Ferrandi Paris en mars dernier, poste pour lequel il a été nommé dès décembre 2021, Richard Ginioux enchaîne recrutements, réunions stratégiques, budget provisionnel, mais aussi dîners caritatifs au profit de l’Ukraine. Il a même prévu une trentaine de places au sein de l’école pour accueillir des étudiants ukrainiens, qui ont dû quitter leur pays et souhaitent rejoindre un cursus en hôtellerie ou restauration, équivalent à celui qu’ils suivaient avant la guerre… Richard Ginioux a le sens de l’hospitalité. Normal : diplômé de Sciences Po Bordeaux et de l’Essec, il a travaillé une douzaine d’années dans l’hôtellerie de luxe, notamment à Londres et Paris, jusqu’à chapeauter la direction commerciale du Bristol. Puis il a créé son propre établissement en Dordogne, qu’il a dirigé durant huit ans, avant de rejoindre l’école Savignac, d’abord comme directeur du MBA, directeur adjoint et, en 2014, directeur 'tout court'. Si bien qu’il connaît le versant opérationnel du secteur tout comme l’aspect formation. À cela s’ajoute un intérêt pour la recherche, car Richard Ginioux a lui-même débuté une thèse sur “l’influence du contexte culturel sur des négociations commerciales”. Un profil idéal, donc, pour développer le volet international de Ferrandi, mais aussi l’enseignement supérieur, la recherche, sans oublier “l’expérience étudiants, partenaires et collaborateurs”. À ce titre, Richard Ginioux projette de rénover l’espace de détente des jeunes inscrits à Ferrandi Paris, d’ici à la rentrée prochaine. Pour ce faire, il est à la recherche d’un partenaire hôtelier, ou issu de la restauration, “pour réaliser et signer la salle”. Autre nouveauté : l’ouverture d’une boutique d’application, au rez-de-chaussée de Ferrandi, où il sera possible d’acheter pains, viennoiseries et autres créations culinaires des élèves du campus parisien. Les travaux vont débuter en 2023 pour une ouverture en 2024.
“Créer un meltingpot”
Ce qui a séduit Richard Ginioux à Ferrandi ? “Tout d’abord, la réputation de la marque : Ferrandi, c’est la Rolls pour quelqu’un qui dirige une école hôtelière. Ensuite, j’apprécie l’étendue du portefeuille d’activités, que ce soit avec les formations techniques et supérieures ou avec la diversité des modes d’apprentissage.” Depuis le début du printemps, il a accéléré la mise en œuvre des partenariats avec l’Arabie saoudite, Dubaï, une université chinoise, la Côte-d’Ivoire… et il aimerait nouer des liens avec le Mexique ou encore la Hongrie. Le 6 mai prochain, il va inaugurer l’école Ferrandi qui ouvre, en propre, au sein de la Cité internationale de la gastronomie et du vin, à Dijon (Côte-d’Or). Et, en plus des campus de Bordeaux (Gironde), Rennes (Ille-et-Vilaine) et Saint-Gratien (Val d’Oise), il lorgne le Sud-Est, “pour avoir un bon maillage du territoire”. Une donne multi-campus, comme il dit, dont il aimerait faire profiter les étudiants de 3e année de bachelor. L’idée : créer des spécialités liées à certaines régions, les proposer dans le campus le plus proche et inciter les jeunes à bouger, changer d’environnement, attiser leur curiosité, doper leur culture générale, développer leur réseau… Richard Ginioux souhaite décloisonner, “pour créer un meltingpot”, à l’image de ceux que l’on trouve sur les campus des meilleures écoles hôtelières de Suisse. Enfin, passionné de cuisine – “mon père a imprimé le guide Gault&Millau pendant 35 ans, ma mère était un vrai cordon bleu et je réussis plutôt bien la paëlla…” -, il regrette que les métiers de la salle soient encore trop méconnus. Il veut y remédier, “car qu’est-ce qu’une cuisine, si la pièce de théâtre n’est pas jouée par une équipe en salle ?”
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Publié par Anne EVEILLARD