Les Toques noires déclarent la guerre à la malbouffe

"Nous sommes des hommes en colère décidés à se faire entendre", déclare Philippe Cousin, restaurateur limougeaud traditionnel et indépendant. Il a déposé en préfecture le 17 décembre dernier les statuts des Toques noires, une association fondée avec une vingtaine de ses confrères régionaux. L'objectif est de faire obstacle au développement des enseignes distribuant hamburgers et diverses préparations d'origine indistincte. Relevant que, sur la seule périphérie de Limoges, 3 500 places sont consacrées à McDonald's, Quick ou d'autres enseignes, ces chefs ont décidé de manifester concrètement leur exaspération.
"Il ne s'agit pas de crier, mais d'agir, affirme le fondateur. Nous avons dans nos rangs les meilleures tables locales, comme Le Vanteaux de Christophe Aubisse, ou La Cuisine de Guy Queroix, et nous en attendons beaucoup d'autres. Mais pour nous faire entendre, nous devons être le plus nombreux possible."

Valoriser et communiquer

D'où l'idée de faire appel à tous les détenteurs de Bibs Michelin en France, qui recevront prochainement un courrier sollicitant leur inscription. Ensuite, des actions seront lancées vers les pouvoirs publics, les élus régionaux et les consommateurs afin de limiter les implantations futures et de dévoiler les pratiques des uns et des autres. Les vocations de l'association sont affichées : défendre terroir et savoir-faire, valoriser les productions locales et communiquer. Les Toques souhaitent se doter des moyens de leurs ambitions, via un site internet - en cours de finalisation - mais aussi en développant le relationnel vers tous les acteurs du secteur. "Nous allons également chercher des artisans, des fournisseurs de nos métiers, ajoute Philippe Cousin. Nous allons faire savoir que l'on peut manger chez de vrais restaurateurs pour moins cher que chez des 'faux', nous allons transmettre nos valeurs et nos traditions."
Pour faire partie des Toques noires, il suffit de contacter le responsable, être restaurateur indépendant et adhérer au règlement édicté.

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Publié par Jean-Pierre GOURVEST