Florence Lesage s'entraîne à l'Iream, à Amiens, sous la direction d'Emmanuel Lecanu. "Je n'ai encore jamais vu de fille représenter la France aux Worldskills en pâtisserie-confiserie. C'est une grande première qui prouve que les métiers de bouche sont en train de se féminiser", commente l'expert. Son management s'est fait moins "virile, plus facile et plus agréable", en écho à la plus grande sensibilité et à la capacité d'écoute plus importante de sa candidate par rapport aux garçons qu'il a été amené à coacher. "L'entraînement s'est déroulé en situation de compétition", raconte Florence Lesage. "Il faut durcir le niveau : la pâte à sucre est maîtrisée, la texture et le goût des entremets aussi, mais il faut travailler sur la décoration et sur tous les autres sujets", affirme Emmanuel Lecanu, néanmoins confiant. Le défi ne fait pas peur à Florence Lesage. "Je ne décroche pas de la cuisine, que ce soit à l'école ou chez moi. Le soir, je lis des livres de pâtisserie et j'en rêve la nuit. Je dessine tous les jours de nouvelles présentations", raconte cette perfectionniste qui savoure sa chance d'être en équipe de France. Conscient que le temps d'entraînement est très court - la compétition aura lieu du 10 au 15 août -, Emmanuel Lecanu travaille aussi sur la stratégie à adapter en fonction des jurés : "Ils sont plutôt jeunes et seront donc plus sensibles au style plus épuré, comme on le pratique en France." Avec deux podiums remportés par la France lors des deux derniers concours, les prévisions d'Emmanuel Lecanu valent de l'or.
Anne-Sophie Berthe : le service en salle à Illkirch (67)
Anne-Sophie Berthe est entraînée par Cédric Kuster au CEFPPA d'Illkirch-Graffenstaden. La jeune Nordiste de 21 ans, en deuxième année de BTS hôtellerie-restauration option B au Touquet, a traversé la France pour son premier entraînement en février où elle rencontrait Cédric Kuster pour la première fois. Le programme de cinq jours reprenait l'intégralité des épreuves du concours et a permis à l'expert de voir les points à travailler : "Il faut être plus méthodique, gagner en compétences techniques et plus particulièrement en aisance et en réactivité pour que chaque geste devienne le plus naturel possible", analyse Cédric Kuster. Il insiste sur la place de chaque objet sur le guéridon qu'Anne-Sophie doit bien connaître pour ne pas avoir à réfléchir quand il s'agit d'en avoir besoin : "Il faut répéter chaque geste, inlassablement." Mais le gain de point passe aussi par d'autres choix stratégiques : celui du temps de nappage en est un. Réalisé en moins de douze minutes, il permet de gagner 0,5 point sur 3,5.
L'expert est confiant sur les capacités à évoluer de sa candidate : "Anne-Sophie est naturellement sympathique, joviale et va de l'avant. Mais elle est aussi très consciencieuse." "Si ce n'est pas aussi parfait que prévu, je recommence pour atteindre le résultat voulu", affirme cette perfectionniste, ravie de son premier entraînement. En attendant la deuxième session, elle s'entraîne avec ses coachs trois fois par semaine au lycée du Touquet, qui lui a permis d'aménager ses heures.
Caroline Liénart : la cuisine à Dunkerque (59)
Caroline Lienart s'entraîne au Cefral à Dunkerque sous la direction de Bertrand Bedu. Un duo de choc qui se connaît depuis quatre ans déjà et peut compter sur une belle complicité. Lors de son premier entraînement de mars, avec le n°2 français Axel Raison, et le commis réunionnais Marc-Olivier Agathe, la jeune femme de 21 ans a enchaîné la réalisation de quatre plats par jour, exactement comme au concours. Ill s'agit de bien connaître le sujet, d'autant plus qu'il a changé fin février : il faut associer le potiron et un fromage bleu. Il n'y a plus de poisson, mais de la viande dont l'animal et le morceau sont inconnus. Il n'est pas question d'être pris au dépourvu. Il faut tout essayer, tout imaginer, y compris dans les dressages", commente Bertand Bedu.
La pression ne fait pas peur à sa candidate, "surmotivée, avec un mental de compétiteur", bûcheuse non stop. En plus de son entraînement officiel, Caroline Lienart occupe les cuisines du Cefral tous les jours de la semaine et va "se défouler" le week-end en faisant de la pâtisserie qu'elle "teste sur les clients" du restaurant familial à Herly (80). Elle a également prévu un stage de deux semaines en Grande-Bretagne "afin de parfaire [s]on anglais pour la compétition internationale". Une idée soutenue par l'expert qui se dit fier de pouvoir entraîner une candidate qu'il estime à la hauteur pour représenter la France.
Publié par Emmanuelle COUTURIER