Pourquoi l’hôtellerie s’estime-t-elle oubliée par le Gouvernement ?
Nous sommes dans un principe de fermeture administratif partielle à partir du moment où les bars et les restaurants au sein des hôtels sont fermés. Même chose pour les hôtels bureau, qui ne bénéficient plus du service petit-déjeuner en salle mais uniquement limité à la vente-à-emporter. Il est important de faire une lecture juridique de la situation. A l’intérieur du pays, la mobilité a été très réduite en novembre. Toutes les clientèles séminaire, salon, événementiel, loisir étaient évidemment absentes. Et les gens qui devaient impérativement se déplacer ont limité au strict minimum leurs voyages. Tous les éléments, tous les facteurs, nous ont contraints. On nous a laissé ouverts mais en nous retirant la quasi-totalité de l’activité possible.
Votre regard sur les aides ?
La réalité, c’est qu’un bon nombre de professionnels ne peuvent pas accéder aux dispositifs qui ont été mis en œuvre car ils ne sont pas éligibles et ce sont majoritairement des entreprises hôtelières. Le crédit d’impôts annoncé pour les bailleurs ne porte pas ses fruits, très peu répondent à l’appel de l’Etat et je vous garantis que le problème des loyers demeure entier. Or, les loyers pèsent très lourd dans le compte d’exploitation des hôtels.
Qu’attendez-vous aujourd’hui ?
Nous demandons un plan de soutien qui soit juste et lisible. En tant que chef d’entreprise, nous avons besoin d’une visibilité au moins à moyen terme. Le dispositif de chômage partiel actuel va s’arrêter le 31 décembre alors que les restaurants et les bars ne rouvriront pas avant le 20 janvier. Il doit être prolongé au-delà de la fermeture administrative et devrait être maintenu jusqu’à fin juin. L’activité ne va pas repartir du jour au lendemain et nous n’avons aucune vue sur les mois qui vont arriver. C’est inadmissible et irrespectueux de la part du Gouvernement d’annoncer et modifier les dispositifs au fur et à mesure, sans nous donner les moyens de nous organiser sur la durée. C’est une véritable torture pour les chefs d’entreprise. Il s’agit à la fois de milliers de salariés et de leurs familles. Ce n’est pas nous qui avons décidé d’arrêter de travailler et on nous oblige aussi à gérer à la semaine ce qui est insupportable.
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Publié par Sylvie SOUBES