Mémoires d'hôtelier : quand un directeur d'hôtel dénonce ses mauvais coucheurs
Trouville-sur-Mer
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À partir de ses notes prises pendant ses dix années d'exercice, entre 2008 et 2018, Denis Mayer-Boesch constate avec fatalité l'inflation des comportements déplacés. Il liste ses méthodes, parfois drôles, pour y faire face sans se départir d'un certain flegme.
L'hôtel le Trouville sous l'administration de Denis Mayer-Boesch
Dans son livre, Mémoires d’hôtelier, Denis Mayer-Boesch dresse, sans concessions mais pas sans humour, un inventaire à la Prévert d'une partie de sa clientèle : les malpolis, les sans-gêne, les fourbes… L’ex-patron est arrivé dans l’hôtellerie en 2008, la défaveur d’un licenciement à la cinquantaine passée, et y a passé dix années. “J’étais directeur export. Après avoir été remercié, j’ai vendu mon appartement pour acquérir l’hôtel Le Trouville, un 2 étoiles de 15 chambres à Trouville-sur-Mer, dont j’appréciais l’esprit pension de famille. Notre clientèle était fidèle et attachante mais je l’ai vu changer. Elle s’est rajeunie au fil du temps avec des profils plus actifs.”
L'hôtelier est toutefois contraint de constater quelques changements regrettables dans l'attitude de ses clients : “Les comportements se sont durcis avec de l’irrespect et de l’impolitesse, même chez les plus âgés.Celui des étrangers également, à l’image de ces Suédois qui, après avoir pris la précaution d’avaler un copieux ultime petit déjeuner, se sont présentés à moi avec un sac poubelle différent des nôtres, où logeaient opportunément quelques punaises de lit. La facture et son règlement offrirent peu d’indulgence à ces gredins”, raconte-t-il avec malice.
L’hôtelier, très inspiré par la lecture des mémoires d’un entrepreneur de pompes-funèbres, décide de consigner cette chronique humaine du quotidien spécifique à l’exercice de la profession d’hôtelier avec le projet d’en faire un livre. “Publié en 2020, mon livre intéresse au-delà de l’hôtellerie. Toutes les professions en contact avec le public partagent les mêmes anecdotes. Mon dentiste s’est beaucoup amusé. Il a retrouvé bien des comportements, comme cette capacité nouvelle à toujours tout négocier, même le prix d’une couronne”, s’amuse Denis Mayer-Boesch.
Mémoires d’hôtelier, de Denis Mayer-Boesch, éditions Baudelaire, 12 €