Niché à proximité de Loudun (86), le Château de Verrière est devenu en 2012 la propriété d'Annick et Michel Belcour. Demeure du XIVe siècle, l'ensemble bénéficie d'un parc arboré, d'un jardin et d'une vaste terrasse. Le lieu est devenu restaurant en mars 2012, après d'inévitables transformations. Il a été officiellement inauguré pour son premier anniversaire, en présence de nombreuses personnalités locales et des élèves du CFA de Loudun, avec lequel Michel Belcour a tissé des liens amicaux. "Nous n'avions pas réellement envie de prendre notre retraite, confie Annick Belcour, et mon mari souhaitait revenir derrière les fourneaux. Le bâtiment et le décor s'y prêtaient admirablement, avec quelques aménagements. Notre objectif est de créer un endroit accueillant où l'on se sent comme chez soi..."
En semaine, la Table du château du Verrière, qui compte 24 couverts, accueille ses clients sur réservation uniquement. Le week-end, l'accès se veut plus ouvert. Le ticket moyen, vins compris, est de 50 € avec un premier menu à 38 €. Passionnée de vins, Annick Belcour officie en tant que sommelière, gérant une cave constituée au cours de nombreux voyages dans des régions viticoles. Le couple emploie un salarié.
Une carte de saison
Âgé de 69 ans, Michel Belcour a commencé sa carrière en 1957, apprenant son métier à Liverdun (54) avant de parcourir la France. L'homme construit son savoir-faire de Saint-Émilion à Valence, de Rouen à Perpignan, auprès de grands chefs étoilés. Il a occupé son dernier poste au restaurant Les Artistes, à Nîmes.
"Je continue à faire aujourd'hui une cuisine très traditionnelle, apprise au cours de toutes ces expériences, dévoile-t-il. J'adapte les produits du terroir à mes idées, en mariant saveurs et denrées dans le respect des valeurs que l'on m'a enseignées."
La carte se renouvelle avec les saisons - les asperges du moment sont cuisinées dans un feuilleté - et tout est fait maison : foie gras, terrines. Même le saumon est fumé sur place. Le chef avoue ses goûts pour les épices afin d'agrémenter ses préparations : il en recense plus de 250 sur ses étagères. Un must, ses escargots - très présents dans la région -, servis en cocotte sans coquilles, avec champignons des bois, crème et jus. La vocation du restaurant est gastronomique. "Je n'oublie pas mon âge, souligne le chef, mais l'envie de travailler et le contact avec les autres, me donnent le désir de continuer à faire ce beau métier."
Chinons, saumurs, saint-émilions, Clos des vignes, vins de Narbonne, de Châteauneuf-du-Pape, de La Clape, Vigne de l'enfant Jésus… sont disposés dans les sous-sols voûtés de la vieille bâtisse, prêts à s'unir aux compositions de ce chef cultivé et passionné.
Publié par Jean-Pierre GOURVEST