Le chef 2 étoiles de Toulouse avait déjà une petite expérience télévisuelle lors d'interviews au cours de sa carrière. Mais ce qui a visiblement fait la différence, c'est « Cuisine Sauvage », l'émission qu'il avait tournée récemment pour France 5 dans laquelle il devait cuisiner exclusivement avec les produits trouvés sur une terre « hostile » par un homme spécialisé dans la survie. « Je suis un homme de challenge. Le principe de l'émission m'amusait. C'est un très bon souvenir ». Une émission suffisamment longue pour que sa personnalité chaleureuse transparaisse et soit remarquée.
Pour Top Chef, il a posé d'emblée ses conditions. Il veut rester lui-même et par crainte « du prisme déformant de la télé », il demande qu'aucun montage ne donne une image qui ne lui ressemble pas. « Il n'était pas question de jouer un rôle. Je reste tel que je suis. D'ailleurs, sur la première émission, on ne peut pas dire que je sois très à l'aise. Cela s'améliore avec le temps ».
Ce que les téléspectateurs ne manqueront de voir, c'est l'émotion qui étreint Michel Sarran lors de cette première émission tournée dans le Gers, à Saint-Martin d'Armagnac. Il y entraîne 5 candidats pour une épreuve à l'issue de laquelle ils ne seront plus que 4. Dans sa maison familiale, en hommage à sa maman disparue il y a deux ans, il leur propose de cuisiner un poulet et des pommes de terre et d'en tirer le meilleur. « Cette épreuve, c'était beaucoup d'émotion pour moi et de tension pour les candidats. Voir dans mon village natal des projecteurs partout, une douzaine de caméra et une équipe pléthorique d'une centaine de personnes, je ne m'attendais pas à ça ! C'est dur aussi de dire à quelqu'un : « Tu es éliminé ». On les coache, on les rassure, on les speede aussi… des liens se nouent. Il faut légitimer sa décision et je peux dire que tout s'est toujours bien passé parce que les candidats ont vu que nous étions réglo ».
Il y a aussi les liens avec les autres membres du jury. « Avec Hélène Darroze, qui vient du Gers et qui a travaillé avec Alain Ducasse tout comme moi, ce fut une vraie rencontre. Nous nous sommes soutenus. Nous étions les bleus de l'émission. Philippe Etchebest est rôdé. Il nous a fait des blagues devant les caméras, derrière aussi. Je crois que notre bonne entente entre tous les membres du jury se perçoit à l'écran ».
Le tournage s'est étalé sur deux mois en octobre et novembre. La finale a été tournée mi-décembre, mais les membres du jury ne connaissent pas le résultat final issu des votes des clients du repas de la dernière épreuve. « Vous allez voir que le niveau était très relevé », souligne Michel Sarran.
La première émission n'était pas encore diffusée (le 26 janvier sur M6 à 20 h 55) que le chef 2 étoiles de Toulouse a pu déjà ressentir quelques effets Top Chef : « J'ai reçu de nombreux messages très sympa de collègues, y compris de certains avec qui j'ai travaillé il y a bien longtemps. Retrouver des gens que l'on a perdu de vue, c'est une belle surprise. Il y a aussi des messages de candidats rencontrés sur Top Chef qui m'ont fait chaud au coeur ». Reste à Michel Sarran de découvrir l'effet Top Chef après la diffusion des émissions.
Publié par Nadine LEMOINE