Jean-Michel Giguet, a la prudence d'un vieux loup de mer. "La priorité est de relancer au plus vite le trafic passagers et marchandises. Il est donc prématuré de parler d'offre de restauration. Mais d'ici la fin de l'année, dans un deuxième temps, nous aurons abouti à une réflexion pour proposer ce qui ce fera de mieux dans le détroit. Soyez certain que nous allons nous démarquer de nos concurrents même si le délai de la traversée (1 h 30) ne permettra pas de faire de la gastronomie", explique cet ancien de l'école hôtelière de Lausanne, désormais à la tête de My Ferry Link.
Il a d'abord fait une brillante carrière dans l'hôtellerie jusqu'à devenir directeur Paris-Île-de-France des hôtels Pullman puis directeur de la compagnie des Wagons-Lits. En 1989, il rejoint Brittany Ferries dont il deviendra le directeur général. Autant dire que la sensibilité hôtelière devrait se sentir à bord du 'Rodin' et du 'Berlioz', les deux ferries du nouvel opérateur transmanche qui recevront des passagers à bord alors que le troisième navire de la flotte, le 'Nord-Pas-de-Calais' sera destiné au transport de camions et de marchandises.
L'objectif final : l'embauche de 560 personnes
Les trois navires issus des cendres de SeaFrance ont été récupérés pour 65 millions d'euros par Eurotunnel qui en a confié l'exploitation à My Ferry Link, une société organisée en coopérative ouvrière, une Scop, issue des anciens salariés de SeaFrance. "Nous avons déjà procédé à 140 recrutements sur une première tranche de 240 avec pour objectif final l'embauche de 560 personnes. La première vague concerne surtout des personnels de ponts et machines alors que la deuxième tranche, prévue plutôt en fin d'année, concernera les métiers de l'hôtellerie et de l'accueil. Les anciens de SeaFrance sont prioritaires mais tous ne souhaitent pas retravailler avec nous. Les embauches ne se limiteront pas seulement aux Calaisiens - précisait Jean-Michel Giguet -, nous repartons de zéro. Nous devons d'abord évaluer les compétences pour bâtir une prestation de qualité avec des produits entièrement cuisinés à bord."
Depuis la liquidation de SeaFrance en novembre 2011, les navires repris par l'exploitant du tunnel sous la Manche ont connu une révision complète à Dunkerque. Ils reprendront le chemin de l'Angleterre à partir du 15 août prochain, au rythme de quatre liaisons quotidiennes. My Ferry Link espère attirer 2 millions de voyageurs annuel dont 85 % de Britanniques, ce qui explique le nom de la compagnie même si le logo tricolore et une offre de restauration soignée viendront rappeler l'Hexagone.
Publié par Francois PONT