Vous avez répondu à l’appel de Philippe Etchebest, en portant un brassard noir devant vos hôtels, ce jeudi 2 octobre. Dans quel état d’esprit ?
Nous devons être tous solidaires. Je suis conscient que c’est très compliqué pour le Gouvernement, qui traverse, comme nous, quelque chose d’inédit. Mais ce qui est insupportable, c’est de nous infantiliser et de nous stigmatises alors que le tourisme représente près de 8% PIB. Il y a plein de gens qui ne respectent pas les gestes barrières dans le métro, on ne demande pas pour autant à la RATP de fermer. En fermant ces lieux de vie, c’est la population tout entière qui va souffrir. Fermer les bars n’est pas la solution car les gens vont se retrouver ailleurs et cette fois sans cadre sanitaire. Si des établissements ne respectent pas le protocole sanitaire, ce sont eux qui doivent être fermés. Il n’est pas normal de punir tout le monde. Les bars et les restaurants ne sont ni plus, ni moins, vecteur de la circulation du virus. Toucher une barre dans les transports est sans doute beaucoup risqué que de s’assoir dans un café.
Comment vivez-vous la crise traversée ?
C’est normal qu’un chef d’entreprise soit inquiet, c’est son quotidien. En revanche, les équipes n’ont pas être inquiètes, or elles le sont. La manière dont communique le Gouvernement est très anxiogène. L’hôtellerie et la restauration représentent une filière d’emplois de base importante et nous avons, comme toutes les entreprises, besoin de visibilité. Les mesures qui ont été prises en mars étaient adaptées à une crise de courte durée. Maintenant, on est sur du long terme. Il faut des mesures qui s’inscrivent dans la durée et qui ne changent pas tous les quatre matins. L’Allemagne a envoyé un message beaucoup plus clair, en donnant une visibilité aux entreprises jusqu’en décembre 2021, précisant qu’elle reviendrait en arrière si la situation s’améliorait d’ici là.
Quelle est votre politique d’ouverture ?
Tous nos établissements ont rouverts, car j’estime avoir une responsabilité sociale et sociétale. En rouvrant, nous participons à l’activité des commerçants qui sont autour de nous. Nous utilisons l’activité partielle et nous faisons tourner les équipes. En travaillant ainsi, je fais économiser l’équivalent de 4 à 5 temps plein à l’Etat. En tant que chef d’entreprise, notre responsabilité est de mettre de l’eau dans le moulin de l’économie. Mouiller le maillot en fait partie. Le groupe compte 35 établissements, 1 200 collaborateurs, et nous sommes malheureusement à – 85% de chiffre d’affaires par rapport à l’an dernier à la même époque.
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Publié par Sylvie SOUBES