L'Hôtellerie Restauration : En février 2023, le concours du Meilleur sommelier du monde s'est achevé pour vous au pied du podium. Comment avez-vous vécu cette quatrième place ?
Pascaline Lepeltier : Avant tout, c'est la satisfaction qui domine. C'était une superbe aventure, j'en garde d'excellents souvenirs, autant du concours que de la préparation et de tout le travail accompli avec l'équipe. Et puis, Paris, c'était magique. Il y avait donc beaucoup de joie mais évidement aussi de la frustration parce que j'ai fait des erreurs stupides qui m'ont coûté une place en finale. Mais je regarde devant et j'ai énormément appris, et ça m'a donné envie de recommencer...
De retour à New York, vous avez cependant pris le temps de la réflexion ?
Oui, j'ai pris un peu de temps car le Mondial m'avait pris beaucoup d'énergie et comme c'est une décision importante, tant sur le plan personnel que professionnel, je me suis laissé trois ou quatre mois de réflexion. J'en ai parlé autour de moi, avec mes proches et j'ai vu aussi cela avec le travail à Chambers. Et surtout, j'ai constaté que sans mettre le nez dans les livres ni trop goûter, il y avait beaucoup d'acquis. Simplement, préparer ce nouveau concours allait me permettre de franchir un nouveau plateau.
Comment avez-vous préparé la sélection française ?
Même en faisant un petit break, je n'ai jamais arrêté vraiment. Le métier fait qu'on est constamment intéressé par l'actualité du vin. Le cerveau reste en éveil et puis j'ai recommencé, tout doucement. Notamment à goûter un peu plus régulièrement.
Ensuite, j'ai effectué des exercices pour ne pas perdre le rythme et être en place musculairement. Et puis j'ai lu beaucoup et je suis allée plus en profondeur sur des choses que j'avais vues rapidement pour le Mondial. Là, je me suis fait plaisir, notamment avec les Balkans, une région que je ne connaissais pas vraiment. Tout cela me permet aussi de devenir une meilleur professionnelle !
De quelle manière allez-vous organiser la suite entre États-Unis et France d'ici le mois de novembre ?
Il faut être très pragmatique, les séjours doivent être très bien pensés à des périodes moins impactantes pour mon travail et que les moments passés soient vraiment des moments d'apprentissage. Avec cette antériorité et avec des gens qui maintenant me connaissent, on va pouvoir mieux cibler les aspects que je dois travailler ,les points faibles sur lesquels je dois rapidement avancer.
Publié par Jean BERNARD