“Suite à notre action, des restaurateurs d’Île-de-France et même de Corse nous ont contactés pour nous soutenir.” Claire Houbert s’en étonne encore. Co-gérante avec Eric Andréa, du Café de la Paix à Auvers-sur-Oise (Val-d’Oise), le duo a baissé le rideau de l’établissement samedi 17 juillet 2021, en guise de protestation contre l’extension annoncée de l’usage du pass sanitaire. Ni pro vaccin ni antivax, Claire Houbert - elle-même vaccinée - part du principe qu’elle ne veut “trier ni les clients, ni les salariés”. D’où cette grève symbolique du 17 juillet, de 10 à 14 heures, où elle et Eric Andréa ont fait le pied de grue devant le Café de la Paix, puis discuté avec les passants, riverains, clients fidèles, pour expliquer les raisons de leur mécontentement. “Nous avons renoncé à une journée de chiffre d’affaires - et le samedi est une grosse journée pour nous - afin d’alerter nos parlementaires et les sensibiliser à nos problématiques. Nous leur avons également envoyé un courrier”, reprend la co-gérante.
Pour l’heure, alors que l’examen du projet de loi sur l’extension de l’usage du pass sanitaire se poursuit à l’Assemblée nationale, avec un millier d’amendements déposés, seul Antoine Savignat, député LR du Val-d’Oise, a réagi. “L’extension du pass sanitaire, tel qu’elle a été annoncé, n’est pas une solution admissible. C’est beaucoup trop restrictif. Il est indispensable que tout le monde se fasse vacciner au plus vite, c’est certain, mais je ne pense pas que cela doive se faire le couteau sous la gorge. On ne peut pas faire porter aux restaurateurs cette responsabilité qui relève de tout un chacun”, a confié l’élu local dans les colonnes de La Gazette du Val-d’Oise.
“Nous avons survécu grâce aux clients et à nos salariés”
“Pendant les périodes de confinements, nous avons fait de la vente à emporter. Toute notre équipe était au complet, en rotation. Un serveur est même devenu cuistot pour l’occasion. Les apprentis ont eu des horaires aménagés... Bref, nous nous sommes tous adaptés à la situation. Résultat : l’entreprise est sans dette, ni loyer en retard. Nous avons survécu grâce aux clients qui ont répondu présent et à nos salariés, sur le pont eux aussi”, raconte Claire Houbert. Si bien qu’elle déplore le fait de ne bientôt plus pouvoir “ni servir les uns, ni faire travailler les autres, parce qu’ils ne seront pas vaccinés”. Elle pense ne plus revoir au moins un quart de ses clients, si l’extension de l’usage du pass sanitaire entre en vigueur début août.
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Publié par Anne EVEILLARD