La plupart des recruteurs européens de personnel hôtelier pour le secteur de la croisière sont d'anciens navigants. L'univers maritime est si particulier qu'il semble indispensable d'y avoir un jour mis le pied pour être capable d'apprécier le candidat qui pourra à la fois s'adapter et donner satisfaction à son employeur. Raphaël Sauleau ne fait donc pas exception puisque cet ancien élève de l'école hôtelière de Nice a évolué à des postes très différents sur la Royal Viking Lines (compagnie aujourd'hui disparue) ou sur la Silversea avant de se sédentariser sur le rocher monégasque pour le compte du cabinet de recrutement V.Ships : "À mon arrivée en 1998, nous avions un millier de marins hôteliers en mer, quatorze ans plus tard le chiffre a doublé", explique le quadragénaire.
Les candidats postulent à la chaîne sur internet
Le secteur de la croisière a connu un âge d'or avec la construction de nombreux paquebots et le positionnement de navires en Europe alors que le marché concernait jusqu'alors l'Amérique du Nord. Cet essor conjugué aux évolutions sociétales a modifié la façon de recruter les hôteliers pour le monde maritime : "En 1998, je recevais 150 lettres de candidatures par semaine, aujourd'hui deux ou trois. Tout se passe désormais sur internet. Les candidatures sont adressées, à la volée et sans frais, sous forme de fichier informatique avec un CV attaché, à de multiples compagnies. C'est devenu facile de postuler. Les candidats français sont informés sur la vie à bord, les salaires. Ils font jouer la concurrence à partir du moment où ils savent qu'ils ont le bon profil soit la maîtrise de langues étrangères et une solide formation. Sans promotion rapide, ils quittent leur poste sans hésitation", ajoute Raphaël Sauleau qui estime que la concurrence de marché émergent comme Dubaï, très gourmand en hôteliers qualifiés, a compliqué sa tâche.
Raphaël Sauleau regrette que ses compatriotes n'aient plus guère de 'sens of belonging' (sentiment d'appartenance). Pourtant les carrières se bousculent à bord, les salaires sont compétitifs, les conditions de vie se sont améliorées. Alors le Monégasque insiste sur le retour sur investissement d'une expérience maritime : "Travailler sur un paquebot, c'est aussi du développement personnel, un apprentissage des autres cultures. De part cette ouverture, les Français que j'ai connus dans le milieu de la croisière ont ensuite eu à terre des positions à responsabilités avec une formidable évolution de carrière. Tous sans exception !", conclut avec enthousiasme Raphaël Sauleau.
Publié par Francois PONT