Recruter un apprenti : une clé pour rebondir ?

Dans cette période post-Covid, les restaurateurs font face à de grosses difficultés de recrutement. L'apprentissage peut permettre de répondre à ce défi, à moindre coût. Deux expertes de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris - Véronique Paillieux (responsable régionale emploi) et Karine Leprat (conseillère RH - emploi) - font le tour de la question.

Publié le 13 octobre 2021 à 12:39

Un apprenti, késako ? C’est un jeune de 16 à 29 ans révolus (voir encadré) qui partage son temps entre une entreprise où il apprend un métier, et un centre de formation (CFA) ou une école, où il prépare un diplôme (de niveau CAP à bac + 5). Il dispose donc d’un statut hybride : c’est à la fois un étudiant et un salarié doté d’un contrat de travail et bénéficiant des mêmes avantages que ses collègues (congés payés, 13e mois, primes…).

 

Pourquoi recruter un apprenti ?

C’est le gage d’une bonne insertion professionnelle : 70 % des apprentis décrochent un emploi sept mois après leur apprentissage. L’entreprise, de son côté, peut trouver des compétences à moindre coût, redémarrer son activité - notamment en temps de crise - et former ses futurs collaborateurs : un jeune sur deux est embauché dans l’entreprise où il a fait son apprentissage.

Plusieurs jeunes peuvent travailler simultanément dans la même entreprise, dans la limite de deux apprentis et un redoublant.

 

Quels employeurs ?

Toutes les entreprises, quels que soient leur taille et leur secteur d’activité, peuvent avoir recours à l’apprentissage, à condition de désigner un maître d’apprentissage. Dans l’hôtellerie-restauration, ce dernier doit être titulaire d’un permis de former. Une condition qui doit être vérifiée dès le début du projet de recrutement, insistent Véronique Paillieux (responsable régionale emploi) et Karine Leprat (conseillère RH - emploi) à la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP).

 

Quel contrat ?

Les CDD sont beaucoup plus fréquents que les CDI. Ils varient de 6 mois à 3 ans, selon la durée de la formation. Le contrat doit en effet couvrir la date de fin du cycle de formation, examen inclus. Le CDD peut être prolongé dans certains cas de figure (échec à l’examen, maladie, maternité).

L’employeur n’a pas l’obligation d’embaucher l’apprenti en fin de contrat. Si, néanmoins, le contrat d’apprentissage aboutit sur la signature d’un CDI, d’un CDD ou d’un contrat de travail temporaire dans la même entreprise, aucune période d’essai ne peut être imposée, sauf dispositions conventionnelles contraires. La durée du contrat d’apprentissage sera prise en compte pour le calcul de la rémunération et l’ancienneté du salarié.

Quelle rémunération ?

Le salaire est fixé en pourcentage du Smic : son montant varie selon l’âge du jeune et sa progression dans le ou les cycles de formation faisant l’objet de l’apprentissage. Par exemple, pour une grille de rémunération basée sur 35 heures de travail en CHR, un jeune de moins de 18 ans gagnera 27 % du Smic en première année de formation. Un apprenti de 26 ans, lui, recevra l’intégralité du Smic.  

Quels avantages ?

Les employeurs bénéficient depuis janvier 2019 d’une exonération quasi-totale des cotisations patronales, en application de l’allègement de charges Fillon. Il s’agit d’un allègement dégressif sur les bas et moyens salaires, dans la limite de 1,6 x Smic horaire. Le secteur privé est également exonéré de cotisations salariales, dans la limite de 79 % du Smic.

Des aides exceptionnelles existent pour tous les contrats d’apprentissage conclus entre le 1er juillet 2020 et le 31 décembre 2021. Aucune condition n’est requise pour les entreprises de moins de 250 salariés. Le montant est de 5 000 € pour les apprentis mineurs, et de 8 000 € pour les majeurs. Les versements sont mensuels. Grâce à cette aide, les coûts (salaire et charges) pour la première année de contrat sont quasiment pris en charge pour les apprentis de moins de 21 ans, et à hauteur de 80 % au-delà de 21 ans. Il est d’ailleurs possible de simuler le coût d’un apprenti sur le site service-public.fr.

Une prime unique remplace l’aide exceptionnelle pour les deuxième et troisième années de contrat, ou pour tout nouveau contrat à compter du 1er janvier 2022, sous certaines conditions. Elle s’élève à 4 125 € pour la première année d’exécution du contrat, 2 000 € pour la deuxième, et 1 200 € pour la troisième et la quatrième année.

 


Photo

Publié par Violaine BRISSART



Commentaires
Photo

En cliquant sur publier vous acceptez les [conditions générales d'utilisation]

Voir notre Politique des données personnelles




Vidéos-Podcasts


Newsletter

Ne Ratez plus l'actualité , abonnez-vous à la newsletter quotidienne !


Dernières offres d'emploi

Assistant Maître d'hôtel H/F

69 - LYON 06

Rejoignez la Brasserie Roseaux, un voyage unique entre tradition et modernité ! Portée par les chefs étoilés Tabata et Ludovic Mey, la Brasserie Roseaux incarne l'élégance de la cuisine française dans un cadre raffiné. Véritable écrin de tradition réinventée. Service en salle soigné, découpe deva

Posté le 21 novembre 2024

Responsable de salle H/F

93 - ST OUEN SUR SEINE

Le Bouillon du Coq est un Bouillon traditionnel populaire et accessible à tous, a ouvert ses portes le 11 juillet 2024 au 37 Boulevard Jean-Jaurès à Saint-Ouen avec Le chef Thierry MARX et le soutien de la société EMERIGE. Cet établissement historique, entièrement rénové, se situe dans un quartie

Posté le 21 novembre 2024

Pâtissier H/F

75 - PARIS 06

Le Nesle, brasserie traditionnelle française, recherche un Patissier h/f afin d'accompagner son développement. Poste de fermeture. Mail: brasserienesle@gmail.com ou directement avec votre CV sur place : 22 rue Dauphine, 75006 Paris.

Posté le 21 novembre 2024