“On aurait dû accueillir les premiers clients le 1er mai, mais on était en plein confinement. Finalement, on a ouvert en urgence et à l’aveugle le 1er juillet, alors que les banquiers conseillaient d’attendre 2021.” Anne-Caroline Frey a suivi son instinct. À la tête de Loire Valley Lodges, situé en forêt de La Duporterie (Indre-et-Loire), zone naturelle protégée entre Blois (Loir-et-Cher) et Saumur (Maine-et-Loire), elle a réalisé un taux d’occupation de 95 % dès l’ouverture de ses 18 lodges.
“Le Covid, le développement du télétravail et le besoin de nature n’ont fait qu’accélérer l’intérêt des voyageurs pour les cabanes haut de gamme en France”, commente Anne-Caroline Frey. Des voyageurs avant tout citadins, en provenance de Paris, Lyon, Lille, Bordeaux… qui comblent l’absence de touristes internationaux. Conséquence : dans ce complexe hôtelier d’Esvres-sur-Indre, tous les CDD sont devenus des CDI, les clients demandent des informations sur le menu de Noël et des réservations sont déjà enregistrées pour 2021.
Alice et Jérôme Tourbier devaient, eux aussi, ouvrir en juillet dernier Les Sources de Cheverny (Loir-et-Cher), hôtel de 49 chambres dans le château du Breuil. “Mais un mois d’arrêt du chantier, pendant le confinement, s’est transformé en deux mois de retard”, explique Jérôme Tourbier. L’établissement a donc ouvert ses portes le 1er septembre, avec une inauguration officielle quinze jours plus tard en présence de Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, “venu saluer le courage d’entreprendre en période de crise et soutenir la profession d’hôtelier”.
“Certains nous conseillaient d’attendre mars 2021, on a préféré ouvrir”, reprend Jérôme Tourbier. D’autant que, comme en forêt de La Duporterie, la clientèle parisienne et locale est au rendez-vous.” Celle-ci apprécie l’espace – le domaine compte 45 hectares -, la forêt, la nature”, résume le propriétaire des Sources de Cheverny.
Images incitatives et tarifs attractifs
En ville, plus difficile de mettre la vie au vert en avant, pour attirer les clients dans un hôtel flambant neuf. Mieux vaut faire preuve de pragmatisme. De quelle façon ? Par exemple avec des images incitatives postées sur les réseaux sociaux, mais aussi avec des tarifs attractifs, comme au nouveau citizenM de Genève, où l’on peut dormir pour 74 CHF, soit 68 € la nuit. Et puis, il faut rassurer : “D’un côté, nous respectons les réglementations imposées par l’État (masques, distances sociales...). De l’autre, nous avons les règles du groupe citizenM, avec la mise à disposition de gel hydroalcoolique, la signalétique au sol pour fluidifier la circulation, les expériences sans contact dans les salons et le bar, le réaménagement des espaces communs pour garantir les distances sociales”, détaille Filippo Del Ponte, directeur du citizenM genevois.
À Paris (Xe), après l’ouverture cet été du Café Les Deux Gares, situé entre la Gare du Nord et la Gare de l’Est, Adrien Gloaguen récidive cet automne avec l’hôtel éponyme, un 4 étoiles situé au-dessus du ‘néo bistrot’. Un vrai pari alors que la clientèle d’affaires - à commencer par celle qui descend des Thalys et Eurostar - n’est pas encore de retour. Mais la décoration réalisée par le designer anglais Luke Edward Hall devrait, à elle seule, susciter la curiosité des voyageurs français en quête de nouveauté
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Publié par Anne EVEILLARD