Depuis le 1er décembre, la vie de Jean Lavastre a changé. Du statut de directeur il
est passé à celui de propriétaire du fonds de commerce de l'hôtel Campanile d'Arles.
L'heureuse conclusion d'une opération qui avait débuté dix-huit mois plus tôt. "C'est
en 2013, lorsque j'ai su que le propriétaire avait fini de payer l'établissement,
que je l'ai sollicité afin de savoir quel serait l'avenir de l'hôtel, car lui,
jusqu'alors, n'avait joué qu'un rôle d'investisseur. Comme je suis directeur
depuis 2000, j'ai évoqué la question du rachat. Malheureusement, en propre, je
n'en avais pas la capacité financière. À partir de là, j'ai sollicité des
partenaires potentiels tous azimuts pour acquérir les murs sachant que, de mon
côté, je pourrais acheter le fonds. Devant tous ces efforts, le propriétaire a
d'ailleurs décidé de m'aider en réduisant le prix."
Dans cette phase de négociation, un groupe hôtelier s'est penché sur le
dossier et a fait également baisser le prix avant de se retirer.
Pour autant, l'affaire était loin d'être réglée ! "Devant ma
volonté, des amis m'ont mis relation avec la SCI Chassebien qui est déjà
propriétaire du KFC voisin. Mon histoire a plu à ces investisseurs et les quinze
années passés au service du lieu les ont convaincus de m'aider. Ils ont tout
simplement racheté les murs et m'ont soutenu financièrement pour le rachat du
fonds. Cette opération a pu se concrétiser grâce au soutien du Réseau Entreprendre
et de Fiducial, un cabinet comptable qui a aussi une activité bancaire destinée
aux entrepreneurs. Son aide m'a permis de réduire l'emprunt contracté auprès d'une
banque classique et d'accélérer la procédure."
Toucher la clientèle de tourisme
Ancien judoka, élève de section sport-études qui s'était montré
intéressé par le droit à l'université, Jean
Lavastre a tout balayé à 22 ans pour créer Traiteur-express à
Montpellier, sa ville d'adoption. À 46 ans, l'homme reconnaît qu'il a
beaucoup évolué et que ses expériences chez Pizza Hut puis au sein du groupe
Elior lui ont beaucoup servi. Il lui reste désormais à mobiliser son énergie
pour redresser le taux d'occupation, de 67 % en 2015. "On est loin des
79 % de 2008, mais ça, c'était avant la crise..." Pour cela, Jean
Lavastre fait du développement de l'activité du week-end, son cheval de
bataille. "Arles est une ville en devenir sur le plan culturel et
patrimonial, je travaille donc sur l'élaboration de packages pour accueillir
une clientèle de tourisme, puisqu'en semaine, avec les professionnels, je suis
quasiment complet."
Au cours des prochains mois, il va également investir afin d'améliorer
le réseau wifi et aménager le comptoir snacking. "Dans les cartons, il y a
aussi un projet d'agrandissement qui pourrait faire passer l'hôtel de 41 à 59
chambres. Les propriétaires des murs y sont favorables et cela devrait se
concrétiser d'ici trois ans."
Publié par Jean BERNARD
mardi 2 février 2016