De son enfance, Cathy Closier garde d'heureux souvenirs passés dans l'hôtel familial, à Paris, où régnait l'esprit que "rien ne résiste au travail". Très jeune, elle exprime le désir d'entreprendre et suit des études de marketing spécialisé dans la mode : elle souhaite diriger des magasins de vêtements. Toutefois, une fois lancée, la jeune femme ne s'épanouit pas dans cette carrière. Elle quitte alors son premier travail et prend un poste de serveuse à l'Indiana Café : c'est la révélation. À 22 ans, elle se réjouit chaque matin d'aller travailler. Pas facile cependant de faire sa place dans un milieu d'hommes. La jeune femme doit sans cesse s'affirmer mais elle s'investit, et progressivement, des responsabilités lui sont confiées.
Au bout de quelques mois, elle décide de partir à New York. L'esprit festif, joyeux et positif qu'elle y découvre décuple son énergie. De serveuse, elle devient manager et travaille dans plusieurs établissements à la fois. Jusqu'au jour où elle croise l'un de ses directeurs de l'époque Indiana Café. Quand il lui demande quel est son rêve, sa réponse ne se fait pas attendre : ouvrir un restaurant à Paris. Il lui propose de l'aider. La jeune femme rentre à Paris et constitue son premier dossier.
Ses soutiens financiers sont Richard Alexandre et Jean-Claude Asse, qui demandent à Michel Vidalenc de lui trouver un lieu : "Quand j'ai su que c'était lui, j'ai failli tomber dans les pommes. J'avais toujours admiré son travail." Les rendez-vous s'enchaînent rapidement et Cathy Closier devient propriétaire de sa première affaire : "J'étais morte de trouille !"
"Trouver le positif dans chaque difficulté"
Elle ne compte pas ses heures. "Mes associés me laissaient gérer à 100%. Je découvrais tout au fur et à mesure que cela arrivait, et j'apprenais." Elle saisit l'occasion de vendre pour changer de quartier. Cathy Closier trouve une adresse dans le Marais. C'est alors qu'un banquier lui explique que son dossier est parfait, mais qu'il ne peut pas l'accepter parce qu'elle est une femme, qu'elle est jeune et qu'elle va vouloir des enfants. "Il aurait pu chercher une autre excuse, mais non, il a dit cela d'une façon très naturelle. Ça m'a paru tellement injuste que ça m'a donné envie de me battre pour montrer à ce genre de personnes qu'elles avaient tort."
Sur les cinq banques contactées, une seule accepte : la restauratrice peut ouvrir le Café Crème (Paris, IIIe), un bistrot de quartier qui ne désemplit pas. S'ensuit le Café Rouge, une deuxième affaire qui s'annonce mal. Elle frôle la catastrophe et fait évoluer le lieu pour qu'il lui ressemble, et redresse la barre "Les obstacles sont faits pour réagir. J'essaie toujours de trouver le positif dans chaque difficulté."
Au Café de la Poste qu'elle rachète ensuite, elle retrouve ce qu'elle aime : la proximité avec les clients. Au même moment, une nouvelle aventure commence, inspirée par ses voyages à Los Angeles et New York, et la facilité d'y manger à n'importe quelle heure. Elle ouvre alors Season (Paris, IIIe), qui est le lieu où elle met le plus d'elle. "J'ai eu très peur, mais ça a marché et je prends cette réussite personnellement. C'est comme si on me faisait un compliment, cela me fait un plaisir fou."
Aujourd'hui, Cathy Closier rencontre de plus en plus de femmes, trentenaires, enceintes, qui entreprennent et qui ont peur : "Je veux les rassurer et leur montrer que l'on peut y arriver, notamment avec des enfants. Moi-même, cela m'a structuré et je suis beaucoup plus efficace."
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Publié par Caroline MIGNOT
vendredi 9 mars 2018