Il vient du marketing. Diplômé d'une école de commerce - l'ISC Paris
Business School -, Marc Plisson a fait ses armes chez Lexmark et
Samsung, avant de travailler aux côtés de Christian Audigier à Los
Angeles ou de Philippe Bouloux,
pour les vêtements Teddy Smith. Rien ne le prédestinait à s'intéresser à
l'hôtellerie. "C'est une rencontre avec le propriétaire des hôtels Akena en
2014, qui m'a donné envie de travailler dans le secteur", confie-t-il. Ce
qui lui a plu d'emblée ? "Le dynamisme propre aux métiers de
l'hôtellerie. Que l'on soit directeur d'hôtel, réceptionniste ou en
charge des petits déjeuners, il faut se remettre en cause tous les jours." Sans
compter le défi de bousculer les codes de l'hôtellerie 2 et 3 étoiles :
"trouver sa place et se battre face aux grands groupes, c'était aussi un
challenge qui me tentait", affirme le directeur général des hôtels Akena.
Cinq nouveaux hôtels dès la fin du premier semestre 2016
Pour développer le groupe Akena Hôtels, Marc Plisson propose, dès son
arrivée à la tête de l'enseigne, une recette qui fait mouche : "mettre
en place un concept calé sur le meilleur rapport qualité-prix possible". Il
mise sur la convivialité, le service et le petit déjeuner pour se démarquer et se
hisser parmi les groupes hôteliers de référence sur le segment 2 et 3 étoiles.
Ses équipes adaptent les savoir-faire de chacun à cette nouvelle ligne de
conduite. Résultat : "en 2015, la groupe a enregistré sa plus forte
croissance depuis une vingtaine d'années. Ces changements ont permis à quatre
établissements - un situé à Bourg-lès-Valence, deux à Béziers et un autre à
Bordeaux - de rejoindre le groupe, qui compte déjà une vingtaine
d'établissements", indique Marc Plisson. Ajoutons à cela la signature de
deux projets de construction à La Chapelle-Saint-Luc (Aube), qui doit ouvrir
ses portes en 2017, et Esmans (Seine-et-Marne). Dès la fin du premier semestre
2016, pas moins de cinq hôtels - au Pontet (Vaucluse), à Morez (Jura), Chambéry
(Savoie), Port Barcarès (Pyrénées-Orientales) et Chilly-Mazarin (Essone) - vont
rejoindre le groupe.
Les codes vestimentaires de l'hôtellerie revus et corrigés
"Pour affirmer un peu plus notre identité, je souhaite simplifier les
check-in comme les check-out et créer une ambiance plus décontractée dans nos
hôtels", détaille Marc Plisson. Passé par le secteur de l'habillement et de
la mode, il suggère par exemple de casser les codes vestimentaires de
l'hôtellerie : à l'accueil, il prône le pantalon chino noir et un polo
assorti. "C'est une façon d'affirmer un peu plus notre singularité",
dit-il, tout en militant pour un mode de fonctionnement basé sur "la
simplicité alliée à l'efficacité". Il reconnaît que les modèles hôteliers
imaginés par les groupes Okko et Oceania l'inspirent, "car ils tranchent
avec une hôtellerie française encore un peu endormie".
Mise en place d'une "franchise participative"
L'autre secret de la réussite de la méthode Plisson : avoir su
s'appuyer sur les franchisés du groupe Akena Hôtels. Il parle d'une "franchise
participative, où chacun prend part aux décisions du groupe". "Les
outils proposés, les conditions d'entrées, associés à un accompagnement
personnalisé respectueux de l'indépendance de nos hôteliers sont notre force.
Notre réussite, c'est avant tout une équipe professionnelle et mobilisée
auprès de nos franchisés pour les guider au quotidien dans l'optimisation de
leur gestion." Une logique que Marc Plisson souhaite maintenir, en vue
d'atteindre 50 établissements en 2017. Il en vise une centaine d'ici à
2020.
Publié par Anne EVEILLARD