Formée à former
"Trois mois après mon arrivée au Mercure, on me propose de remplacer ma supérieure hiérarchique pendant trois mois." Elle accepte sans hésiter. Même si c'est la première fois qu'elle doit gérer une équipe et qu'elle appréhende la lourdeur de la tâche. "Finalement, tout s'est bien passé. J'ai réussi à souder l'équipe, à fédérer les compétences." Si bien qu'à l'issue de ce galop d'essai, sa directrice lui propose des formations au sein du groupe Accor, pour grimper dans la hiérarchie. Rose Lakoussan s'intéresse à la gestion des équipes : elle va multiplier les stages, les sessions pour apprendre, comprendre, en vue de prendre du galon. Et ça marche. De gouvernante d'étage au Mercure de Vanves (Hauts-de-Seine), elle devient assistante de la gouvernante générale dans ce même hôtel de 395 chambres. "J'écoutais, j'observais, pour faire encore mieux chaque jour", dit-elle. En 1984, elle décroche le poste de gouvernante générale au Novotel de Palaiseau (Essonne). L'ascension continue. Mais Rose Lakoussan veut transmettre. Accor la forme alors à former. C'est le début d'un tour du monde de dix ans, où l'ancienne femme de chambre dispense son savoir-faire dans le cadre d'ouvertures d'hôtels du groupe Accor en Russie, en Estonie, en Égypte, à Cuba, en République Dominicaine, en Italie et à la Guadeloupe. "Aujourd'hui, je parle anglais, italien, espagnol, russe et deux langues de chez moi", confie-t-elle.
"Il faut être prêt face à l'opportunité"
À l'orée des années 2000, Rose Lakoussan revient en France. D'abord à Vichy (Allier), où elle dirige l'hébergement de deux hôtels du groupe Accor. Puis, en 2003, elle accepte une mutation à Thiers (Puy-de-Dôme), pour diriger l'Etap Hôtel doté d'une quarantaine de chambres. "J'ai pris ça comme un nouveau challenge", dit-elle. Un défi qui l'incite à monter un dossier pour racheter l'hôtel en 2006. "Mon compagnon s'est porté garant et la banque m'a suivie." Aujourd'hui, lorsqu'elle regarde en arrière, Rose Lakoussan n'y voit que "des choix aux bons moments et des rencontres avec les bonnes personnes". Quand elle échange avec des jeunes, elle leur dit : "Il faut être prêt face à l'opportunité et ne pas avoir peur de franchir les obstacles." Elle prône aussi la mobilité et la capacité à savoir s'adapter :"Il faut être multifonction. Si on reste figé sur un poste, il est difficile de rebondir." La retraite ? À 63 ans, elle n'y pense même pas.
Publié par Anne EVEILLARD
lundi 17 avril 2017
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