Réussite : Rose Lakoussan, ancienne femme de chambre devenue directrice de son hôtel

Thiers (63) Son premier pied dans l'hôtellerie : le hasard d'une rencontre dans un Mercure de l'Essonne. C'était en 1982, la jeune femme décroche alors un poste de femme de chambre. Trente-cinq ans plus tard, elle raconte le parcours qui l'a menée jusqu'en Auvergne où elle dirige désormais son Ibis Budget.

Publié le 13 avril 2017 à 16:58
Toute petite déjà, Rose Lakoussan rêvait de travailler dans l'hôtellerie. "Ma grand-mère avait une grande maison où j'adorais balayer l'intérieur, l'extérieur… Je suis née au Bénin, mais je suis d'origine togolaise. J'ai vécu au Togo, où mon père était chef de village, ainsi qu'en Côte d'Ivoire. Dans ces pays, les balais sont fabriqués avec des branches de palmier", raconte Rose Lakoussan. En 1975, lorsqu'elle quitte l'Afrique pour rejoindre son mari à Paris, elle prend des cours de dactylo. Elle a 21 ans. Diplômée de son école de secrétariat, elle ne trouve pas d'emploi. "Mon premier job a été femme de ménage dans une clinique", se souvient-elle. Un travail qu'elle exerce le matin. Le soir, elle nettoie des bureaux dans la zone de Courtaboeuf, le plus vaste parc d'activités de France, situé aux Ulis (Essonne). "À côté de ces bureaux, il y avait un hôtel Mercure, où j'avais envie d'aller proposer mes services." Un soir, elle franchit le pas et pose son CV à l'accueil. À peine le dos tourné, la directrice de l'hôtel, Evelyne Chabrot, la fait revenir : "En lisant mon CV, elle venait de s'apercevoir que nous étions allées dans la même école au Bénin." Un hasard qui crée, d'emblée, des liens. Un mois plus tard, Rose Lakoussan débute comme femme de chambre au Mercure des Ulis, qui compte 106 chambres. Le rêve d'enfant devient réalité.

Formée à former

"Trois mois après mon arrivée au Mercure, on me propose de remplacer ma supérieure hiérarchique pendant trois mois." Elle accepte sans hésiter. Même si c'est la première fois qu'elle doit gérer une équipe et qu'elle appréhende la lourdeur de la tâche. "Finalement, tout s'est bien passé. J'ai réussi à souder l'équipe, à fédérer les compétences." Si bien qu'à l'issue de ce galop d'essai, sa directrice lui propose des formations au sein du groupe Accor, pour grimper dans la hiérarchie. Rose Lakoussan s'intéresse à la gestion des équipes : elle va multiplier les stages, les sessions pour apprendre, comprendre, en vue de prendre du galon. Et ça marche. De gouvernante d'étage au Mercure de Vanves (Hauts-de-Seine), elle devient assistante de la gouvernante générale dans ce même hôtel de 395 chambres. "J'écoutais, j'observais, pour faire encore mieux chaque jour", dit-elle. En 1984, elle décroche le poste de gouvernante générale au Novotel de Palaiseau (Essonne). L'ascension continue. Mais Rose Lakoussan veut transmettre. Accor la forme alors à former. C'est le début d'un tour du monde de dix ans, où l'ancienne femme de chambre dispense son savoir-faire dans le cadre d'ouvertures d'hôtels du groupe Accor en Russie, en Estonie, en Égypte, à Cuba, en République Dominicaine, en Italie et à la Guadeloupe. "Aujourd'hui, je parle anglais, italien, espagnol, russe et deux langues de chez moi", confie-t-elle.

"Il faut être prêt face à l'opportunité"

À l'orée des années 2000, Rose Lakoussan revient en France. D'abord à Vichy (Allier), où elle dirige l'hébergement de deux hôtels du groupe Accor. Puis, en 2003, elle accepte une mutation à Thiers (Puy-de-Dôme), pour diriger l'Etap Hôtel doté d'une quarantaine de chambres. "J'ai pris ça comme un nouveau challenge", dit-elle. Un défi qui l'incite à monter un dossier pour racheter l'hôtel en 2006. "Mon compagnon s'est porté garant et la banque m'a suivie." Aujourd'hui, lorsqu'elle regarde en arrière, Rose Lakoussan n'y voit que "des choix aux bons moments et des rencontres avec les bonnes personnes". Quand elle échange avec des jeunes, elle leur dit : "Il faut être prêt face à l'opportunité et ne pas avoir peur de franchir les obstacles." Elle prône aussi la mobilité et la capacité à savoir s'adapter :"Il faut être multifonction. Si on reste figé sur un poste, il est difficile de rebondir." La retraite ? À 63 ans, elle n'y pense même pas.

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Publié par Anne EVEILLARD



Commentaires
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Christophe LORMAND

jeudi 13 avril 2017

Félicitations
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Christophe BALLUE

lundi 17 avril 2017

Christophe BALLUE
Quel beau parcours. Il existe de nombreuses pépites comme Rose au sein de l'hôtellerie. J'en suis convaincu. Découvrons les et donnons aux entreprises cette ressource humaine qui fait leur force.
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AURELIEN MALIK BENBERNOU

mardi 18 avril 2017

bravo Madame !
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Herenui Liu

mercredi 19 avril 2017

Bravo, quel beau parcours :)

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