Un monorail en forme de montagnes russes qui permet d'expédier au dessus de la tête des clients les plats de la cuisine à la table : créé non dans les locaux du Journal de Spirou par Gaston Lagaffe, mais dans les murs d'un établissement de Nuremberg, en Bavière, le concept (breveté et franchisé) de Rollercoaster Restaurant fait florès.
Faire du restaurant un parc d'attractions, telle était l'idée de départ de Michael Mack, entrepreneur dans la métallurgie depuis 1995. Deux ans ont été nécessaires à cet ingénieur de formation pour mettre au point son projet. "Au départ, j'ai développé une bonne partie du concept tout seul. Beaucoup ont pensé : "il est devenu fou", quand je leur ai dit : "Nous allons développer un restaurant dans lequel les plats et les boissons planent de la cuisine jusqu'à la table." Il y avait dans l'entreprise davantage de sceptiques que de supporters. Depuis, la situation s'est inversée."
En effet : après l'ouverture d'un établissement à Nuremberg, puis de trois autres sites en Allemagne (dont l'un est implanté dans le parc d'attractions Europa-Park, l'un des plus importants d'Europe), la petite entreprise s'est muée en marque internationale, s'exportant jusqu'aux rives du golfe Persique, au Koweit et à Abu Dhabi, mais aussi à Sotchi en Russie et à Vienne en Autriche.
Pneumatiques et catapultes
Le menu est à tendance internationale, avec une nuance italienne mais pas seulement - une Saltimbocca de poulet au prosciutto, tagliatelles aux noix et à la roquette côtoie des Pancakes au boeuf Angus avec du fromage fondu, alternant avec les inévitables Schnitzels et autres Spätzles au fromage, ces pâtes souabes dont raffolent les Allemands. On commande son menu sur un écran tactile, puis, tels d'appétissants pneumatiques, les plats circulent dans des ramequins clos hermétiquement. Pas besoin de serveurs, donc, mais seulement d'un membre du personnel formé au fonctionnement de l'ensemble. "Les coûts pour notre système de rail - sans la cuisine, les murs et le reste des aménagements de l'établissement - se situent entre 600 000 et 800 000 €, précise Michael Mack. Pour un établissement comme celui d'Abu Dhabi, qui compte 360 places, il faut compter 2 M€."
Un investissement certes lourd mais, ajoute ce dernier, "nous attirons un nombre beaucoup plus important de clients qu'un restaurant normal : cela relativise les investissements nécessaires qui sont beaucoup plus élevés dans la mesure où, s'il est bien placé, un Rollercoaster est amorti en moitié moins de temps qu'un restaurant classique."
Et de citer en exemple le Food Loop, la déclinaison de l'établissement installée sur le site d'Europa-Park : avec ses 195 places, elle accueille en moyenne 1 200 clients par jour, avec un ticket moyen de 13 €…
Michael Mack n'a pas renoncé à perfectionner son système. "Dans l'établissement que nous allons bientôt ouvrir à Vienne - qui servira de modèle en vue d'une franchise européenne -, nous aurons un système double de rails, qui permet aux plats et aux boissons d'effectuer, au moyen de catapultes, des loopings avant d'arriver aux clients." Son créateur prévoit également d'installer à chaque table un buzzer qui permettra au client de déclencher, depuis sa table, une catapulte expédiant les mets choisis à destination.
Publié par Gilles BOUVAIST