Selon Stéphane Manigold, la pénurie de personnel est due à "la destruction de la valeur travail"

Publié le 21 juin 2022 à 14:01

Interviewé le 20 juin par BFMTV, le président du groupe Eclore, Stéphane Manigold, a affirmé que les salaires et la pénibilité du travail, évoqués en priorité pour expliquer les difficultés de recrutement dans le secteur de l’hôtellerie-restauration, n’étaient pas le vrai problème. Pour preuve, estime-t-il, la restauration scolaire – où les horaires sont fixes et les vacances plus longues – peine également à recruter, et les salaires de la profession ont été récemment augmentés de 16 %. Le chef d’entreprise, également président de la branche restauration Paris et Île-de-France de l’Umih, affirme que si 220 000 postes sont toujours vacants, c’est parce qu’il y a eu “destruction de la valeur travail”, qu’il considère comme un phénomène mondial : “Le Covid est passé par là. En France, et j’en suis heureux, on a protégé les salariés en leur donnant 84 % de leur salaire sans contrepartie. On se rend compte que les effets sont plutôt pervers, puisqu’aujourd’hui, on a du mal à recruter, à remettre cette machine travail en place.”

Et d’évoquer une expérience qu’il a lui-même réalisée pendant quinze jours en contactant des candidats inscrits sur Pôle emploi : “Ce qu'on me disait, c’était : 'Rappelez-moi à la rentrée, on va laisser passer les vacances'. Ça, ça doit changer, c'est inacceptable" Et de reprendre : “Je trouve ça ulcérant ! La solidarité nationale doit être mise en place à partir du moment où il n’y a pas de débouchés ni de travail, pas quand il y a des tensions comme il y a dans notre profession, le bâtiment… ”

 

#StéphaneManigold# UMIH recrutement



Commentaires
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Florence COURTALIN

samedi 25 juin 2022

Je rejoins votre analyse. Dans mon établissement, il a FORT LONGTEMPS que l'on ne travaille plus en coupé, que les salariés ont des week-ends durant la basse saison, que j'ai mis une pointeuse pour que toutes les heures soient payées, que je suis à l'écoute de mon personnel CELA NE CHANGE RIEN
Monsieur Manigold a raison, c'est la valeur travail qui n'est plus là.
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Jimmy BERNARD

lundi 27 juin 2022

Je constate la même chose et cela ne concerne pas seulement notre secteur d'activité : des millions de chômeurs et pourtant cela recrute partout. Oui il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi mais nos chômeurs préfèrent toucher leurs allocations, être en vacances, en formation...
Cela ne peut plus continuer : que l'Etat protège les citoyens lors d'un accident de la vie, c'est nécessaire, tout à notre honneur mais là on détruit la valeur travail et on crée une spirale négative car nos salariés encore présents travaillent de plus en plus pour compenser le personnel absent. Cela ne peut pas tenir sur la durée.

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