Un vendredi de septembre, à l’heure du thé. Le spa du Nolinski, un hôtel 5 étoiles à Paris (Ier), a l’air déserté. Or, il n’en est rien ! Les salles de soins sont occupées, un couple profite de la piscine, une femme pousse la porte du hammam… Pas de télescopage, ni d’embouteillage. Le sens de circulation est balisé, les flux sont maîtrisés. À cela s’ajoutent chaussons sous blister, peignoir posé dans le vestiaire où ne se change qu’une personne à la fois, gel hydro-alcoolique à disposition… tout pour limiter le risque de contamination au coronavirus. Si pendant l’été, les clients se faisaient rares dans les spas de la capitale, faute de touristes et de clientèle locale - partis sur les littoraux français -, depuis la rentrée, les Parisiens reviennent se faire chouchouter. Parce que le stress du confinement, conjugué à la ‘deuxième vague’ tant redoutée en incitent certains à se mettre en quête d’un cocon. Un phénomène que l’on observe aussi hors de Paris.
Des clients sensibles à la notion de ‘service en plus’
Championne de France de massage en 2019, Patricia Verbecq dirige le spa de la Ferme Saint Siméon, à Honfleur (Calvados), depuis juin dernier. Arrivée dans un contexte de crise sanitaire, elle a dû se former à de nouveaux protocoles et de nouvelles pratiques, à l’instar de son équipe de trois personnes. Le plus contraignant ? “Le port du masque pendant les soins”, explique-t-elle. Ce qui change tout ? “La désinfection du linge et de la cabine.” Parce qu’il ne faut rien laisser au hasard. À peine retiré d’une table de massage, le linge sale est apporté illico jusqu’à la laverie.
Quant au nettoyage des cabines, tout y passe : du sol jusqu’aux poignées de porte, sans oublier la table de massage, “avec dix minutes de temps de pose pour que le produit désinfectant agisse”. Si bien que le nettoyage de chaque cabine ne dure plus un quart d’heure comme avant le confinement, mais plutôt une demi-heure, voire quarante-cinq minutes. Un protocole drastique qui redonne confiance aux clients, car “ils posent beaucoup de questions”, constate Patricia Verbecq. Formée pour informer, elle prend désormais le temps d’expliquer : pourquoi les soins dispensés avec de la vapeur et autres gommages du corps ne sont plus proposés, pourquoi le port du masque est obligatoire aussi pour le client - sauf pendant un soin du visage -… elle justifie tout.
Une attention qui séduit et, surtout, fidélise. La directrice du spa de la Ferme Saint Siméon parle d’une nouvelle approche de son métier, qu’elle perçoit “comme un vrai challenge”. Mieux encore : cette notion de “service en plus”, elle souhaite la poursuivre, avec ou sans Covid, “parce que les clients y sont sensibles”. Elle approuve jusqu’à la disparition du plateau avec une sélection de thés et tisanes, où chacun se servait librement. Désormais, le service se fait à la carte et, là aussi, le client apprécie cette personnalisation de la prestation.
La solution du spa privatisé
Si, cet automne, le spa de la Ferme Saint Siméon affiche complet, en particulier le week-end, ce n’est pas le cas dans d’autres établissements de l’Hexagone. Par manque de touristes, comme dans les palaces parisiens par exemple, ou encore par crainte d’être contaminé. Alors certains hôteliers proposent la solution du spa privatisé : un vrai ‘plus’ pour certains clients encore réticents à croiser d’autres personnes entre un sauna et une cabine de soins. Au Clos l’Abbé, un 5 étoiles campé dans une maison de maître en Normandie, la demeure et son spa ne sont accessibles que s’ils sont privatisés. Et ça change tout en pleine crise sanitaire.
D’une superficie de 200 m2, le spa avec piscine, sauna, hammam, salle de fitness, tisanerie, n’affiche que des soins et massages à la carte. Avec une équipe dédiée aux attentes d’un couple en lune de miel, d’un groupe d’amis ou encore des membres d’une même famille. L’hôtellerie de luxe prend ici un nouveau visage, avec du sur mesure qui rassure.
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Publié par Anne EVEILLARD