Ils étaient 600 au départ des épreuves qualificatives, 160 pour la demi-finale et six fois moins lors de l’épreuve finale : passer le concours du meilleur ouvrier de France reste un souvenir inaltérable pour Stéphane Collet. Le chef de 44 ans raconte : “C’était le 22 novembre 2018 au Touquet, j’ai tout en mémoire de ces deux jours de concours qui ont sacré huit lauréats.” Et de poursuivre avec émotion : “Je reste d’abord marqué par la présence charismatique du chef multi-étoilé Alain Ducasse en tant que président du jury.”
Parmi les autres membres du jury de cette promotion 2019, le chef monégasque Franck Cerutti, Nicolas Sale, qui tient les rênes du Ritz, Alexandre Gauthier, chef de la Grenouillère à la Madelaine-sous-Montreuil, ou encore le très médiatique Philippe Etchebest. Inoubliables aussi, les épreuves qui s’enchaînent : “Cinq heures à vous tester, c’est éprouvant et galvanisant à la fois. Je retiens d’ailleurs l’exceptionnel niveau d’exigence demandé. C’est bougrement technique, tout est chronométré à la seconde près.”
Autant de raisons qui ont poussé le chef à se préparer des mois durant, avant de se présenter : “Je me suis énormément entraîné, sous la houlette de mes collègues et du chef étoilé Eric Boutté (restaurant l’Aubergade à Dury, NDLR). J’avais échoué en 2011, notamment en raison du déroulé lors de l’épreuve. Je reconnais donc bien volontiers la pression qui était la mienne.”
Transmettre et donner de son temps
Enseignant au lycée hôtelier Saint-Martin d’Amiens (Somme) depuis huit ans, Stéphane Collet a multiplié les expériences avant d’en arriver là. Après une année au Luxembourg au sortir de ses études, il est devenu commis auprès de l’état-major des armées, puis chef-gérant d’un restaurant au début des années 2000, avant de prendre le poste de cuisinier pour le préfet de la région Picardie. Plusieurs concours en poche (championnat de France du dessert, concours des Cuisiniers de la République française, trophée du Coq Saint-Honoré, etc.), il se décide alors à passer le MOF.
Master class, travail de consulting… Aujourd’hui, Stéphane Collet se fait un plaisir de divulguer son savoir aux quatre coins du monde. Mais sa plus grande satisfaction reste la transmission à ses élèves : “La jeune génération à qui j’enseigne, c’est l’avenir de demain ! Si on veut que nos techniques perdurent, il faut transmettre, échanger, donner de son temps. C’est comme cela que l’on fera avancer la profession. (…) Le but d’un enseignant est finalement le même que celui d’un grand chef : offrir le meilleur de soi-même, pour permettre à l’autre d’aller le plus loin possible.”
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Publié par Mylène SACKSICK