Depuis plusieurs jours et la volte-face du Gouvernement sur la possibilité de régler ses courses alimentaires avec des titres-restaurants, prolongée pour 2024, les organisations professionnelles dénoncent le manque à gagner pour les restaurateurs, puisque moins d’un titre sur deux est désormais dépensé dans un restaurant.
“La dérive dans l’utilisation des titres-restaurants ne date pas d’hier, elle a débuté il y vingt ans, quand elle a été autorisée dans les boulangeries, assène Alain Fontaine, président de l’Association française des Maîtres restaurateurs et chef du Mesturet, à Paris (IIe). C’est un peu tard pour se réveiller aujourd’hui. À nous restaurateurs d’être plus malins et de proposer autre chose. Arrêtons d’être passéistes et de regarder dans le rétroviseur.”
Trois propositions
Parmi ses propositions : changer la destination du titre : “Mieux vaut désormais parler de ticket alimentation”. Le terme ‘restaurant’ doit être réservé à l’usage en restauration traditionnelle. De plus, le télétravail a bouleversé les habitudes en matière de déjeuner : les employeurs continuent d’abonder les cartes de leurs salariés alors que ces derniers se nourrissent chez eux. “Les salariés cumulent des montants incroyables parce qu’ils ne peuvent dépenser que 25 € par jour. Il faudrait que les restaurants – et seulement eux – bénéficient d’un déplafonnement très haut, de 100 ou 200 € en une fois.”
De plus, Alain Fontaine réclame les mêmes avantages sociaux et fiscaux pour les salariés de la restauration que les salariés bénéficiant de titres ou de cantines, à savoir l’exonération de charges sociales pour l’avantage en nature nourriture de 4,10 € et d'impôt sur le revenu.
Autre solution : “À partir du moment où vous inscrivez le repas gastronomique français au patrimoine universel de l’Unesco, pourquoi ne pas permettre que le Pass culture destiné aux 18-25 ans soit autorisé comme moyen de paiement dans les restaurants proposant du fait maison, notamment ceux ayant le titre de Maître restaurateur ?”, s’interroge Alain Fontaine. Une idée qui n'a pas pour le moment convaincu la ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, reconnait le chef du Mesturet, mais qui permet d'élargir la réflexion.
Publié par Roselyne DOUILLET
vendredi 24 novembre 2023